Ancien directeur de La Croix et président de l'association Reporters sans frontières, Noël Copin livre ses convictions d'homme, de journaliste et de chrétien.
" Chrétiens qui avez le blues et pour qui j'écris, vous êtes en droit de me demander de quoi je me mêle.
Vous avouerais-je que je me le demande aussi ? Je n'ai pas de compétences particulières. Je n'ai pas de responsabilités. J'interviens tout simplement comme un laïc parmi d'autres, mais aussi comme un journaliste qui, à travers les événements tragiques de notre époque, a vu tant d'horreur et tant de beauté qu'il a la faiblesse aujourd'hui d'être agacé par les lamentations de ceux qui devraient être des porteurs d'Espérance.
Je n'ignore pas les chiffres qui mesurent le prétendu déclin, ni les survivances d'un anticléricalisme qui peut prendre parfois des normes nouvelles, politiques ou médiatiques. Mais j'estime que bien des réactions de chrétiens sont excessives et je réagis à mon tour. Ne succombons pas - comme tant d'autres - à la tentation de faire des médias la cause de tous nos maux. Notre foi serait bien fragile si des plaisanteries de mauvais goût la faisaient vaciller.
Chrétiens qui avez le blues, dites-moi, qu'est-ce qui durera le plus : l'Evangile ou les Guignols de l'info ? Au lieu de nous demander quel regard les autres portent sur nous, pourquoi ne pas nous demander si nous aimons assez ? "
Agacé par ceux qui parlent de catholiques " conciliaires ", comme si Vatican II n'engageait pas toute l'Eglise, Noël Copin a repris la plume, deux ans après sa Lettre aux chrétiens qui ont le blues, pour témoigner de l'actualité et de la pertinence du concile Vatican II dans un monde pourtant différent.
Correspondant pour La Croix à l'époque, il a suivi les étapes et les débats du concile, au début des années soixante. Observant les événements et les évolutions de la société, s'interrogeant sur le rôle des chrétiens, il a vécu les principales retombées de Vatican II, ses influences, les difficultés rencontrées. Pour lui, cet événement a été et reste une chance pour l'Eglise et pour le monde. Aujourd'hui, Noël Copin propose une véritable découverte ou redécouverte de Vatican Il.
Tout d'abord, à partir des impressions et souvenirs du journaliste, qui se fait écho du climat exceptionnel de l'événement conciliaire, avec ses grands témoins, les espoirs soulevés, le climat de discussion, la personnalité charismatique de Jean XXIII. Ensuite, à travers une réflexion qui situe les grands apports historiques de Vatican II : la définition de l'Eglise, la reconnaissance de la liberté religieuse, la révélation et l'accès à la Bible, l'amour pastoral du monde et des " hommes de ce temps "...
Enfin, en invitant l'Eglise à aller plus loin, vers l'avenir : ainsi l'unité des chrétiens, le dialogue inter-religieux, la morale et le rôle de la conscience, la place des laïcs et la mondialisation. " Vatican II, conclut-il, nous incite à inventer, à innover, comme lui, dans la fidélité, avec la même espérance et le même amour. "