Entre témoignage intime et pamphlet sur nos sociétés désenchantées, le nouveau livre de Sonia Mabrouk invite le lecteur à s'ouvrir pleinement au monde, et à ne plus refuser ce qu'il ne comprend pas. «Ma conversion au sacré s'est faite en plusieurs étapes. Ce ne fut pas une révélation brutale et soudaine ; plutôt une succession de moments à la fois intimes et universels, un cheminement dans le temps vers des fragments de sacré, une compréhension de quelque chose qui nous précède et qui nous suit, qui en tout cas nous dépasse. Je dirais aussi que, dans mon cas, j'ai reçu le sacré comme on reçoit la foi. À un moment précis, le sacré a fini par s'imposer dans mon existence. Était-ce le fruit du hasard, ou était-ce un événement déjà inscrit en moi ? Impossible à dire. Une chose est sûre: la vie s'en est mêlée, et depuis, tout a changé.»
« Une civilisation meurt juste par lassitude, par dégoût d'elle-même », écrit Michel Houellebecq. Alors que l'effondrement civilisationnel nous guette, Sonia Mabrouk passe au scalpel idéologique les acteurs qui menacent notre équilibre sociétal et propose un nouveau Sacré autour duquel se retrouver : la France.
Autrefois minoritaires, six groupes mettent en péril la société telle que nous la connaissons et l'avons construite, en étendant de manière tentaculaire leur influence à la fois politique, théorique ou théologique : les décoloniaux, les anti-sécuritaires pavloviens, les féministes primaires, les écologistes radicaux, les fous du genrisme et les islamo-compatibles Au-delà de leurs simples revendications qui occupent aujourd'hui de plus en plus l'espace public, Sonia Mabrouk s'inquiète de la façon dont la rapide jonction de ces groupes et la convergence de leurs intérêts amenuisent le débat démocratique et accélèrent à vitesse grand V la machine à fabriquer des tensions identitaires. Car l'État, autrefois fort et intransigeant, recule devant cette conscience victimaire et révolutionnaire grandissante au détriment de l'intelligence collective et du bon sens.
Face à ce « renoncement civilisationnel », Sonia Mabrouk sonne la fin de l'insoumission et en appelle au peuple français : il temps de s'opposer à ces « déconstructeurs » en renouant avec l'Histoire et le goût de la fierté et en exaltant la part de sacré qui existe en chacun : l'âme de la France.
Victimes ou bombes à retardement : qui sont les "lionceaux" de Daech ? Le 1er roman sur les enfants de Daech. Le grand format, publié chez Plon, s'est vendu à près de 5000 ex.
Réveillons-nous ! Il y a urgence. Urgence de partir à la (re)conquête du bon sens oublié. Dans différents domaines, la voie de la sagesse populaire a été délaissée. Tout se passe comme si nous avions collectivement égaré notre faculté de discernement. Il ne s'agit pas ici de faire l'éloge de l'immobilisme ou de tomber dans une quelconque nostalgie, mais, au contraire, d'avancer sur le chemin du bon sens. Un chemin qui passe par le savoir de nos aînés, celui des campagnes et surtout, par une connaissance qui ne se trouve pas dans les livres, mais dans l'observation du monde tel qu'il est.
Dans notre société, on confond simplicité et simplisme. Le bon sens, synonyme de ringardise et de désuétude, a mauvaise réputation. Mais qu'a-t-il pu se passer pour que nous en arrivions là ? Comment avons-nous fait pour le reléguer au rang de valeur désuète et dépourvue de légitimité ? Ou pire encore, puisque selon certains esprits « éclairés » et élites auto-proclamées, réfléchir avec bon sens reviendrait à verser dans le populisme ? Il est ainsi devenu dangereux d'être proche du peuple, de penser comme le peuple.
En vérité, avec ce genre de raisonnement, on marche vraiment sur la tête. Ou, comme dirait ma grand-mère, qui n'est pas dénuée de sens commun : « le monde ne tourne pas rond ma petite-fille. » « Tous les gens très intelligents qui gouvernement nos vies apportent plus de problèmes que de solutions, je les appelle les fournisseurs de crises ! » a-t-elle l'habitude de me dire. Voilà qui me rappelle une maxime de Frédéric Dard :« Le bon sens, c'est ce qui permet d'être écouté quand vous n'êtes pas intelligent». Avec une ironie cinglante, l'auteur de San-Antonio a résumé la soi-disant opposition entre intelligence et bon sens, une dichotomie qui nous aveugle et nous éloigne du bon chemin. C'est la raison pour laquelle il est urgent d'ôter nos oeillères. C'est la raison d'être de ce livre qui, exemples à l'appui, invite à quitter la doxa dominante pour adopter de nouveau l'une de nos valeurs cardinales, ce sens commun ou, comme disait George Orwell, cette « common decency », la « décence ordinaire ». C'est en croyant de nouveau au bon sens, à ce génie populaire, que la France renouera avec le destin qu'elle mérite, celui d'une grande nation. C'est à cette condition que nos vies seront plus riches de l'essentiel. Redonner du (bon) sens à nos vies, c'est retrouver le chemin de l'authenticité.