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Yves Raguin
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Les déserts de Dieu ; dans l'attente de la vision
Yves Raguin
- Lessius
- La Revue Christus
- 5 Février 2015
- 9782872992652
Écrit entre 1944 et 1967, Les déserts de Dieu est inédit. Exploration des sources, de l'intériorité, de la mémoire, ce livre débute à l'enfance et aux premières rencontres, et narre la solitude de l'âme entraînée au désert par son Créateur. C'est l'histoire d'une fidélité, d'un retour constant vers la source. Mais ce huis-clos est ce qui permet à qui le vit d'élargir ensuite l'espace de la tente à l'ensemble des rencontres humaines, culturelles et spirituelles, cet «abîme» des peuples et traditions qu'Yves Raguin voulait aussi explorer. Inédit également, Dans l'attente de la vision est une méditation (terminée de même en 1967) sur l'expérience de purification que connaîtrait l'âme après la mort. Il s'agit d'appliquer aux représentations traditionnelles du Purgatoire le filtre décapant formé par ce que Les déserts suggère de l'expérience mystique.
Pour en savoir plus :
Christus n° 249 - Janvier 2016, « Yves Raguin. L'oasis de l'immanence chinoise », Claude Tuduri.
« Deux ouvrages publiés en janvier 2015 permettent de mieux connaître l'originalité et l'ampleur de l'itinéraire d'Yves Raguin. Un livre de spiritualité, édité à titre posthume, et une biographie d'Isabelle Pommel soulignent la cohérence entre les écrits spirituels et l'action missionnaire de ce jésuite mort en 1998, à 86 ans. Il a consacré sa vie à chercher et trouver Dieu dans une rencontre approfondie et créative avec l'Extrême-Orient, « vingt ans en Chine, à Taïwan et au Viêt Nam » [1]. Les déserts de Dieu « à 95 % autobiographiques » [2] ont été commencés dès 1944, puis mis en forme entre 1960 et 1967 ; ils sont suivis d'un complément au ton très eschatologique intitulé Dans l'attente de la vision. Les déserts de Dieu racontent les différentes saisons d'un cheminement de foi à la fois linéaire et cyclique ; il est linéaire en ce qu'il évoque les différentes étapes d'une expérience spirituelle bien incarnée dans une histoire et des lieux circonscrits avec clarté (...) »
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Depuis l'aurore des temps, l'homme bute sur le mystère qui l'entoure : il ne peut l'approcher, et encore moins le pénétrer, mais il sait qu'il est l'origine de toutes choses et la source de la vie. La vie c'est ce fleuve agité ou tranquille : certains l'explorent en remontant simplement les rives ; mais on peut aussi rester dans le courant sans jamais en sortir et cela jusqu'à l'origine sans origine. C'est le chemin suivi par les mystiques : c'est tout particulièrement le chemin de la contemplation taoïste. Et ce thème de la vie est aussi central dans l'évangile de Jean... La Source est écrit dans une perspective chrétienne, mais, à partir de cet itinéraire, des aperçus s'ouvrent au domaine des autres religions et traditions culturelles.
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Partir vers Dieu est une chose.
Se reposer en Dieu et par là en soi-même en est une autre, une expérience plus pleine encore.
En toute technique d'homme, en toute activité de création, une initiation s'avère nécessaire et bienheureuse; c'est le temps des fiançailles où l'initié progresse de découvertes en illuminations. Tels étaient les Chemins de la Contemplation. Mais dans La profondeur de Dieu, nous apprenons à nous reposer dans l'extraordinaire intimité à nous-mêmes de notre SOURCE la plus profonde, plus profonde que le fond de nous-mêmes : la SOURCE personnelle qui nous produit, nous cherche et nous aime.
Il n'est pas demandé dans ces pages de se perdre dans des formules, dans des idées, dans des systèmes.
Nous avons trop souffert de ces catéchismes-là ! Seulement : ne pas s'arrêter de creuser jusqu'à ce qu'on ait trouvé le fond.
Les grands Sages de l'Orient, ceux du taoïsme, du confucianisme et du bouddhisme peuvent être nos maîtres en la matière. car ils ne sont jamais lassés de creuser. Et le Christ ne veut pas détruire le fruit de leur intense réflexion; mais l'accomplir.
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