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Pierre Forni
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Les Impératrices romaines : Opprimées, rebelles, émancipées (27 avant J.-C.-235 après J.-C)
Pierre Forni
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 5 Novembre 2024
- 9782340096943
Marâtres, empoisonneuses, sphynges impudiques assoiffées de pouvoir ... Les Anciens et de nombreux auteurs modernes n'ont pas de mots assez durs pour qualifier les impératrices romaines. Et pourtant, à l'exception de trois d'entre elles - Agrippine, Messaline, Poppée - dont la réputation sulfureuse a traversé les siècles, la plupart de nos contemporains seraient incapables de citer le nom et encore moins d'évoquer la vie de l'une des vingt-quatre autres impératrices du Haut-Empire. Qui connaît en effet Statilia Messalina, Crispina ou Aquila Severa, épouses « oubliées » des célèbres empereurs Néron, Commode ou Élagabal ?
Ce livre propose de restituer le contexte historique dans lequel ces femmes ont vécu, tout en racontant leur personnalité, leurs desseins et les moments forts de leur existence : la jeunesse romanesque de Livie, future épouse d'Auguste, fuyant la guerre civile au milieu d'une forêt en flammes, le nourrisson Tibère serré dans ses bras ; Lucilla, épouse de Lucius Vérus, inaugurant près de Rome un fabuleux palais de verre ; Plotine ou Julia Domna, épouses d'Antonin le Pieux et de Septime Sévère, dissertant sur la condition humaine avec leurs amis philosophes.
Une existence hors normes, que n'envieraient toutefois pas les femmes émancipées du XXIe siècle. Car ces grandes dames avaient beau occuper une place privilégiée au sommet de la société romaine, porter le titre prestigieux d'Augusta et être assimilées à des déesses, elles n'en étaient pas moins victimes des préjugés d'une société violente et machiste qui plaçait les qualités masculines au-dessus de tout. On ne s'étonnera pas alors que plus de la moitié des épouses impériales aient connu la répudiation, l'exil ou une mort violente.
Ambitieuses ou effacées, ces femmes ont toutes eu des destins singuliers. Certaines ont même occupé une place importante au sein du gouvernement impérial. Ce sont toutes ces vies brillantes, tragiques ou flamboyantes et cette histoire étalée sur trois siècles que ce livre propose de raconter. -
Succédant au « siècle d'or » des Antonins, les Sévères qui gouvernèrent l'Empire romain de 193 à 235 après J.-C jouissent d'une réputation exécrable. Si le fondateur de la dynastie, Septime Sévère, dépeint comme un personnage cynique et brutal, est relativement épargné par l'historiographie, ce n'est pas le cas de Caracalla, qui passe pour un soudard tyrannique, fratricide et incestueux, Géta pour une victime indolente, Sévère Alexandre pour un prince pusillanime gouverné par les femmes, Varius Avitus Bassianus, plus connu sous les sobriquets d'Héliogabale ou d'Élagabal, pour un fanatique obsédé par le sexe.
Sans nier la face obscure de ces princes, l'auteur met en exergue leur contribution à la grandeur de l'Empire : les qualités de chef d'État de Septime Sévère, la volonté de Caracalla de protéger son immense royaume contre les turbulentes tribus barbares, le souci de chacun d'améliorer et d'adoucir la condition de leurs sujets. Au-delà de ces portraits impériaux singuliers, Les Sévères de Pierre Forni propose aussi un voyage au coeur des provinces et des cités de l'Empire, dont il restitue le cadre et les modes de vie bruyants et colorés : les séances houleuses du Sénat, les ravages de la « peste antonine », la correspondance des militaires en poste près du mur d'Hadrien, le ridicule des conférenciers en vogue, les rituels de la cour impériale, les blagues à la mode, les guerres picrocholines des cités d'Orient que les Romains incrédules qualifiaient de « bêtises des Grecs », les conflits internes entre gnostiques et chrétiens orthodoxes...
Ce livre étudie également les traces que ces cinq empereurs ont laissé dans l'histoire, l'art ou la littérature en privilégiant notamment, celles, innombrables, qu'inspirèrent les brèves existences de Caracalla et d'Héliogabale le « petit prince » hédoniste d'Émèse, qu'on qualifierait aisément de nos jours d'anarchiste, de martyr ou d'icône LGBT. -
Caracalla ; père de la citoyenneté universelle ?
Pierre Forni
- Ellipses
- Biographies & Mythes Historiques
- 4 Mai 2021
- 9782340048003
Dressé par des biographes résolument hostiles à cet Auguste syro-africain, le portrait de Caracalla (188-217), fils aîné de l'empereur Septime-Sévère, ressemble à s'y méprendre à celui d'un Néron ou d'un Commode. L'historiographie, en effet, le dépeint comme un tyran et un soudard irascible et violent, un gnome meurtrier de son frère cadet, persuadé d'être habité par l'âme d'Alexandre le Grand. S'il est vrai que ce prince honni, fils aîné de l'empereur Septime-Sévère, est loin d'être un agneau sans taches, il promulgua pourtant une loi fondamentale, l'Edit de Caracalla, accordant à tous les hommes libres de l'Empire le droit de citoyenneté romaine.
Comment expliquer qu'un être si détestable ait pu élaborer une loi si généreuse ? L'auteur s'emploie, dans cette biographie consacrée entièrement au bâtisseur des célèbres thermes qui portent son nom, à dresser un portrait nuancé du jeune prince devenu empereur au début du IIIe siècle après J. -C. Avec un regard original et un ton résolument épique, il présente les ressorts intimes d'une personnalité hors normes, offrant aux lecteurs le visage singulier d'un homme passionné par les arts et la guerre, attentif au sort de ses soldats et des plus humbles.
Tout en circonvolutions, il reconstitue avec un soin minutieux les réseaux d'influence, les querelles de famille et de pouvoir, l'environnement politique, religieux et social d'un Empire menacé de toutes parts. Mais Caracalla garde heureusement une part de mystère et de noirceur sur laquelle l'auteur parvient à lever un coin du voile. De saint Augustin à Régis Debray en passant par Chateaubriand et Charles de Gaulle, il montre comment le célèbre Edit de Caracalla continue de fasciner et d'alimenter le débat public.