Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Rémy Valléjo
-
L'éternité est déjà là quand cède en l'homme tout ce qui le retient sur un chemin de vérité et de liberté.
Lorsqu'il emprunte cette voie pour dire le mystère de Dieu à ses frères, aux moniales et aux béguines de la vallée rhénane, Maître Eckhart (1260-1328) ne sait pas encore qu'il lui faudra le vivre jusqu'aux confins du plus radical abandon qui, certainement, est sa plus authentique prédication. Dès lors, éprouvée par l'adversité, sa parole est un chemin d'humanité qui, jusque dans un « je ne sais pas », offre à chacun d'avancer « au large », conformément à la parole de Jésus à ses disciples, dans les profondeurs océaniques du désir le plus intime, là même où l'âme humaine accueille ce qui lui est le « plus proche ».
-
Des chrétiens aux bouddhistes, des mystiques aux poètes, Maître Eckhart parle à toutes et à tous du détachement. Son meilleur connaisseur, Rémy Valléjo, le rejoint sur la route de l'excommunication et de l'exil, le dernier mois de sa vie. Il nous raconte la fin du Maître et comble le vide qu'avait laissé l'histoire. Éblouissant.
À l'entour de l'an 1328, accusé d'hérésie, jugé par l'Inquisition, désavoué par Rome, Maître Eckhart, le grand théologien dominicain du Rien, se trouve réduit à rien alors que la mort avance au-devant de lui. Or, de ces derniers jours, nous ne savons également presque rien.
Celui qui s'enracine dans l'éternité et que ses ennemis pourchassent dans le temps, décède en un lieu, une saison, un jour et une heure dont aucun manuscrit médiéval n'a gardé la mémoire.
Sept siècles plus tard, c'est au coeur de cet exode que le rejoint son meilleur commentateur, Rémy Valléjo, en se faisant le compagnon et le chroniqueur de ce voyage au bout de la nuit qu'a entrepris le Maître, entre son procès à Cologne, son passage par Strasbourg et sa disparition sur la route d'Avignon afin d'en appeler à l'autorité du pape Jean XXII ; et en s'instituant le scribe de l'aboutissement lumineux d'Eckhart, abandonné de tous mais libre de tout, à ce point extrême où l'homme est à jamais saisi par la Déité.
Une enquête mystique, un essai littéraire et un récit passionnant. -
Inspirée par le cheminement d'un " ami de Dieu " qui, libre de tout, s'abandonne à Dieu seul, la prédication de frère Jean Tauler (1300-1361) est un voyage aux confins du temps et de l'éternité. Ces " Sermons " ont la saveur d'une humble confession de foi. Au gré d'un abandon sans cesse renouvelé à l'" amour du Christ qui surpasse toute connaissance ", ils sont une véritable pérégrination dans le tréfonds de l'âme humaine, où se trouve en vérité le Royaume de Dieu. Jean Tauler invite tout homme, et donc l'homme intérieur, à traverser les images pour aller au-delà. Prêchés dans la vallée rhénane, au temps où la " mort noire " frappe aveuglément, les " Sermons " ne portent pas les stigmates de l'" automne du Moyen Âge ", mais montrent l'attitude de l'homme libre qui va de l'avant. -- The fruit of the spiritual journey of a 'friend of God' who, totally unfettered, devoted himself to God alone, the preaching of Johannes Tauler (1300-1361) is a voyage to the farthest reaches of time and eternity. These 'Sermons' are impregnated with his humble profession of faith. Expressing a constantly renewed abandonment to the 'love of Christ that surpasses all understanding', they are a veritable peregrination to the inmost depths of the human soul, wherein the Kingdom of God truly resides. Jean Tauler invites each one of us, hence the inner man, to perceive the hereafter through the prism of his imagery. Preached in the Rhine Valley at a time when the 'Black Death' decimated all in its path, the 'Sermons' do not display the stigma of the 'Late Middle Ages', but testify to the outlook of a free man who forges ahead.
-
Vaucelles : chroniques d'une abbaye cistercienne (XIIe au XXIe siècle)
Stéphane Lebecq, Benoît-michel Tock, Rémy Valléjo, Elodie Lecuppre, Jean-Marie Duhamel
- Invenit
- 9 Avril 2021
- 9782376800606
En Hauts-de-France, à quelques kilomètres au sud de Cambrai et sur un site de sept hectares au coeur d'une petite vallée du Haut-Escaut, deux corps de bâtiments, magnifiques et imposants ; l'un du XIIe siècle, l'autre du XVIIIesiècle, tous deux témoignant aujourd'hui de la grandeur passée de l'abbaye cistercienne de Vaucelles. Fondée par Bernard de Clairvaux en 1132, Vallis cellae, le monastère de la vallée, fut l'une des plus puissantes et des plus florissantes maisons de l'ordre de Cîteaux.
Protégée par des familles seigneuriales proches des rois des XIIe et XIIIesiècles et dirigée par des abbés redoutables et influents, elle connut au fil du temps, de par son implantation sur la frontière entre royaume de France, Saint-Empire romain et, plus tard, souveraineté espagnole, tous les tourments de l'Histoire. Vendue comme bien national à la Révolution, l'abbaye devient pour partie cour de ferme et carrière de pierres, et pour autre résidence de plaisance.
Les terribles dégradations de la Grande Guerre lui font les derniers outrages, avant qu'elle ne plonge dans un sommeil de cinquante ans. Longtemps oubliée, l'enthousiasme et le travail de ses nouveaux propriétaires à partir de 1971 la font progressivement renaître au public. Depuis le rachat par le Département du Nord en 2017, le site fait l'objet d'un vaste programme de restauration et de valorisation.
Comment résister aux secrets que portent en elles voûtes et croisées d'ogives du gothique primitif, dressées là, dans cet écrin de verdure, comme pour témoigner à la fois de la petite et de la grande Histoire ? Dans les interstices des bâtiments encore visibles se dessine en effet un récit long de près de neuf siècles, que donne à lire cet ouvrage riche en images et en données historiques, pour certaines inédites.