?Elles veulent, elles fantasment, elles jouissent. Mais avant tout, les femmes mènent la danse.
Six autrices explorent le désir au féminin.
Les hommes deviennent des proies et les fantasmes prennent chair. Leurs héroïnes sont libres, modernes et drôles. Elles nous ressemblent. Emma Becker, Wendy Delorme, Joy Majdalani, Emmanuelle Richard, Marina Rollman et Laurine Thizy se font la voix d'un érotisme d'aujourd'hui. Elles dessinent les contours d'un monde nouveau, dans lequel les femmes ne sont plus objet de désir mais actrices de leur plaisir.
Né il y a trois siècles au Japon, le haiku est la forme poétique la plus courte du monde. Art de l'ellipse et de la suggestion, poème de l'instant révélé, il cherche à éveiller en nous une conscience de la vie comme miracle. De Bashô jusqu'aux poètes contemporains, en passant par Buson, Issa, Shiki et bien d'autres, Haiku est la première anthologie à présenter un panorama complet de ce genre littéraire, en lequel on a pu voir le plus parfait accomplissement de l'esthétique japonaise. «Pourquoi aimons-nous le haiku ?» interrogent les préfaciers de ce livre. «Sans doute pour l'acquiescement qu'il suscite en nous, entre émerveillement et mystère. Le temps d'un souffle (un haiku, selon la règle, ne doit pas être plus long qu'une respiration), le poème coïncide tout à coup avec notre exacte intimité, provoquant le plus subtil des séismes. Sans doute, aussi, parce qu'il nous déroute, parce qu'il nous sort de notre pli, déchirant une taie sur notre regard, rappelant que la création a lieu à chaque instant. Peut-être, enfin, parce qu'il sait pincer le coeur avec légèreté. Rien de pesant, rien de solennel, rien de convenu. Juste un tressaillement complice. Une savante simplicité.»
Choix des textes par Marie Gargne et Jean-Pierre Siméon
«Il restera les livres, disait Jorge Semprun. Les récits littéraires, du moins, qui dépasseront le simple témoignage, qui donneront à imaginer, même s'ils ne donnent pas à voir... Il y aura peut-être une littérature des camps... je dis bien:une littérature, pas seulement du reportage...»Les textes réunis dans ce volume ont été écrits entre 1946 et 1994 par des survivants des camps nazis. Ces survivants partagent un même dessein:témoigner de l'expérience qui a été la leur, la rendre mémorable dans une langue - le français - qu'ils ont reçue en héritage ou dont ils ont fait le choix. Moins en rapportant des épisodes extrêmes, des moments limites, qu'en rendant compte de l'ordinaire du temps concentrationnaire, sur quoi la mort règne et dans lequel s'effacent les formes et figures de l'humain.Tous constatent que les mots manquent pour exprimer une telle insulte à l'espèce humaine. «On ne se comprenait pas» (Antelme). «Il n'y a rien à expliquer» (Cayrol). L'écriture touche là aux limites de son pouvoir. Dans une entreprise de cet ordre, impossible de satisfaire aux exigences de transparence et de véridicité généralement associées au langage quand il se fait témoignage. Pour que l'indéchiffrable monde des camps échappe, si peu, si partiellement que ce soit, à l'incommunicable, pour que quelque chose existe qui relève de la transmission, chacun de ces écrivains doit explorer l'envers du langage et approfondir la «réalité rêvée de l'écriture» (Semprun). C'est à «la vérité de la littérature» (Perec) qu'il revient de préserver la vérité de la vie.Littérature. Le mot peut paraître sans commune mesure avec l'objet de tels récits. Il ne choquait pas leurs auteurs. C'est que la part littéraire ne relève pas chez eux d'un savoir-faire ou d'une rhétorique, moins encore d'un désir d'esthétisation. Mais d'un souci éthique de la forme, d'une morale du style. Antelme:«il faut beaucoup d'artifice pour faire passer une parcelle de vérité.» Semprun:« Raconter bien, ça veut dire :de façon à être entendus. On n'y parviendra pas sans un peu d'artifice. Suffisamment d'artifice pour que ça devienne de l'art!» Permettre d'imaginer l'inimaginable, rendre le lecteur sensible à une vérité aussi inconcevable exige une profonde réélaboration de la réalité.C'est en cela que les livres ici réunis sont des chefs-d'oeuvre de la littérature du second XX? siècle. Et c'est pour cela que les qualifier de chefs-d'oeuvre de la littérature ne les disqualifie pas, ne les rend pas inférieurs à la fonction que leur ont assignée leurs auteurs:témoigner d'«une catastrophe qui a ébranlé les fondements mêmes de notre conscience» (Cayrol).C'est bien à la littérature - ici non pas truchement de l'illusion, mais instrument de la vérité - que ces survivants, ces
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, de ces lignes de séparation entre états que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie de l'existence humaine, frontière entre soi et l'autre, entre réel et imaginaire, entre visible et invisible, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukaine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise et unit. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent poètes franchissent les frontières leurs papiers à la main.
Le rugby est une histoire de famille qui se transmet de stade en stade et de génération en génération. Par une série de portraits de joueurs, entraîneurs, supporters ou encore d'arbitres, cette anthologie retrace plus d'un siècle d'un sport qui sait allier la farce de village au deuil national, les célébrations de la foule au silence religieux. On y croise les frères Boniface, réunis puis séparés, Pierre Albaladejo surnommé «Monsieur Drop», Daniel Herrero encore petit garçon ou Antoine Blondin qui raconte avec admiration les grands exploits et les états d'âme de ces champions qui sacrifient tout pour un maillot. Rencontrer «Ces messieurs de la famille», c'est découvrir la belle équipe que forment rugby et littérature.
Quatre-vingts ans après la publication de L'Étranger, l'hebdomadaire Le 1 a rassemblé un certain nombre de personnalités pour questionner ce mot-notion à jamais associé à l'oeuvre d'Albert Camus. Qui est, qui sont aujourd'hui les étrangers dans le miroir ? Qui tenonsnous pour autres, avec la charge de peur et de menace trop souvent contenue dans cette altérité ? Un livre pour dépasser la tendance à l'auto-enfermement et au rejet systématique dans lesquels nos sociétés se complaisent trop souvent.
Paris grave, Paris insouciante, Paris occupée, Paris libre, Paris village, Paris grand'ville, Paris meurtrie, Paris reconquise, Paris monumentale, Paris secrète... Vingt-cinq grandes plumes de la littérature mondiale, classique et contemporaine, de Montaigne à Dany Laferrière, portent aux nues, en ses mille visages, la Ville Lumière. Un hommage littéraire à Paris.
Saison des tons passés, fanés, des roux ronronnants ou déliquescents, des jaunes pâles ou ambrés et des bruns délicats, l'automne a séduit les écrivains et les poètes, qui ont si bien décrit ses nuances et les sentiments qu'il inspire. Demi-saison intrépide, sauvage autant que subtile, tenace, sans pitié et souvent séduisante, l'automne plein de fureur incarne la saison romantique par excellence. Que serait le poète sans le zéphyr, l'aquilon, le vent mauvais et la simple brise du crépuscule ?
Entre flamboyance et mélancolie, balade en compagnie de Guillaume Apollinaire, Alphonse de Lamartine, Paul Verlaine, Charles Baudelaire, Henry David Thoreau, George Sand, Marcel Proust, Louis Aragon, Pierre Loti, André Gide, Karen Blixen, Virginia Woolf, Éric Reinhardt, Andreï Kourkov, Philippe Delerm et bien d'autres...
Nulle fascination macabre ici ! Bien au contraire : le constat que la littérature aide à affronter la mort, en éloignant toute tristesse, et ainsi aide à vivre. Dans ces textes où se produit l'acte de mourir, la scène est plus qu'un récit : elle comprend une dramatisation qui rappelle le théâtre, et une progression narrative qui renvoie à la composition d'un tableau. Il y a donc toujours de la vie.
D'époques et de sensibilités diverses, les écrivaines et écrivains ici réunis nous offrent avec ces scènes romanesques, poétiques ou dramatiques quelques-unes de leurs plus belles pages. Sublimes ou triviales, comiques plus souvent qu'on ne le pense, ces scènes ne laissent pas indifférent : elles émeuvent, elles bouleversent, elles amusent. Elles donnent à sentir, à connaître et à penser. De la mort des héros à la mort des plus humbles ; de la mort des animaux à celle des végétaux ; de l'avant-scène (la mort redoutée ou espérée) jusqu'à la sortie de scène (par la métamorphose ou la résurrection) : se dessine ici l'histoire d'un long compagnonnage entre la littérature et la mort.
Dans une lettre de 1675, Mme de Sévigné rapporte que le maréchal de Turenne, faisant ses adieux avant de partir au combat (où il mourra), réclamait « quelque temps entre la vie et la mort ». Gagné sur les contraintes du jour, le temps de la lecture n'est-il pas le plus beau des répits ?
Ce nouveau volume des "Classiques en images" propose de renouer avec la tradition du poème court japonais à travers une sélection de 60 haïkus exclusivement consacrés au voyage.Ce recueil célèbre avec justesse et simplicité le voyage comme une traversée, un égarement, un refuge, voire une contemplation, un pèlerinage ou la redécouverte de la nature :"Le vent me transperce/résigné à y laisser mes os/je pars en voyage"
Gallimard/France Inter
Il y a cent ans, le premier tome de À la recherche du temps perdu était publié et allait révolutionner le paysage littéraire mondial.
Rares sont les lecteurs qui osent encore s'abandonner à la prose si particulière de La Recherche et aux messages que délivre son auteur, Marcel Proust...
L'été avec Proust est l'occasion d'explorer les sept tomes de ce roman, à travers ses grandes lignes fondatrices et bien sûr ses plus belles pages, en compagnie d'un spécialiste, d'un écrivain ou philosophe.
Antoine Compagnon aborde ainsi la conception très singulière du temps proustien, alors que Jean-Yves Tadié présente quelques personnages-clés du roman.
Jérôme Prieur et Nicolas Grimaldi traitent respectivement des mondanités et des tourments amoureux.
Julia Kristeva évoque les pouvoirs de l'imagination, Michel Erman dévoile les lieux les plus emblématiques de La Recherche, alors que Raphaël Enthoven nous montre que Proust n'est pas seulement romancier, mais aussi philosophe.
Enfin, le livre s'achève avec Adrien Goetz sur le sujet de la création artistique et littéraire, ambition suprême du narrateur et de Proust lui-même.
Un été avec Proust est, à l'origine, une série d'émissions diffusées pendant l'été 2012 sur France Inter.
Textes choisis et présentés par Anne-Marie Cousin
«Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ? Un serment fait d'un peu plus près, une promesse Plus précise, un aveu qui veut se confirmer, Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ; E. de Rostand, Cyrano de Bergerac Baisers timides, tremblants, baisers fougueux, voluptueux, brûlants... De Louise Labé, Shakespeare... à David Foenkinos ou Philippe Forest : laissez-vous emporter par ces baisers qui donnent envie de tomber amoureux.
Depuis maintenant une bonne trentaine d'années, chercheurs, collectionneurs, lecteurs et spécialistes ont permis de révéler la richesse, la profondeur et la complexité de l'oeuvre de Colette ainsi que sa personnalité, inscrits dans la modernité. C'est cette modernité qu'explore le Cahier de L'Herne. Non seulement en revisitant quelques-uns des grands thèmes de l'oeuvre, mais aussi en s'interrogeant sur la radicalité dont Colette fait preuve dans ses choix. À propos des bêtes, de la nature, ou encore de sa position ambivalente à l'égard du féminisme, dont certains travaux et textes prouvent que Colette professe un féminisme non pas théorique et militant, mais un féminisme du quotidien, on serait tenté de dire : un féminisme constitutif. Le développement des « gender studies » (études de genre), venues des États-Unis, a contribué à faire relire Colette dans cette optique. Car il s'agit, là aussi, d'une interrogation essentielle qui irrigue toute son oeuvre et bien souvent sa vie, lui permettant de questionner les représentations classiques du féminin/masculin en les détournant, voire en les inversant.
Composer une nouvelle anthologie de la poésie française serait bien téméraire, si cette initiative n'avait ici pour justification pratique et pour fin d'offrir au plus grand nombre un modeste et durable viatique : pour les plus jeunes, à l'âge des premières découvertes littéraires, un bref et stimulant aperçu du somptueux domaine qui les attend ; pour les autres, un discret rappel des syllabes immortelles qui les ont enchantés.De ses origines médiévales (Rutebeuf, Villon) jusqu'à la fin du xixe siècle (Rimbaud, Laforgue), dans le cadre d'un art poétique codifié avant que ne commence l'aventure moderne d'une écriture libérée de toute contrainte, la poésie française est ici représentée par « ces vers qui chantent dans la tête alors que la mémoire est absente » (Verlaine).
Présentation et notes par Annie Collognat-Barès.
Revivez l'émoi sans égal des premières fois avec Swann et Odette, Julien Sorel et Mathilde de La Mole ; partagez l'ardeur amoureuse et la quête du plaisir des sens de Solal et Ariane, de lady Chatterley et de son homme des bois... Préliminaires à l'amour, agaceries enivrantes, extases intenses, lendemains triomphants : comment les plus grands écrivains racontent-ils les incomparables nuits d'amour de leurs héros et de leurs héroïnes ? La passion des corps dans tous ses états, des Mille et Une Nuits aux plus belles pages de Shakespeare, Laclos, Maupassant, Proust, D. H. Lawrence, Cohen, Calaferte ou Damasio.
Textes choisis et présentés par Brigit Bontour
NOUVELLE FORMULE. Après trois ans d'existence, Zadig fait peau neuve ! Le trimestriel fondé par Éric Fottorino (Le 1, America, Légende) lance sa nouvelle formule autour des grandes passions françaises. Avec un premier numéro consacré au train, ce transport extrêmement populaire dans l'hexagone qui a contribué à construire notre territoire et notre identité : comme une invitation aux voyages et aux rencontres. Dans ce numéro également: une conversation de 20 pages avec l'acteur Kad Merad, une grande enquête sur les tensions immobilières au Pays basque, les chroniques littéraires de Karine Tuil, Philippe Claudel, Mazarine Pingeot, Philippe Jaenada.
Qu'ont en commun Jules et Jim, Montaigne et La Boétie, le Petit Prince et le renard, si ce n'est d'avoir rencontré un véritable ami ? Complicité, fidélité et solidarité caractérisent ce lien étonnant qui unit les hommes par-delà les pays, les années et les guerres. Les grands écrivains de la littérature mondiale - La Fontaine, Zola, Molière, Camus ou encore Fred Uhlman - ont exploré les multiples facettes de l'amitié et décrit avec sensibilité des moments de bonheur partagé.
Notion faussement familière, «l'opinion publique» est utilisée au quotidien par les journalistes, les acteurs politiques, et invoquée via un outil comme le sondage. Elle laisse penser qu'il serait possible d'accéder à une vision globale, même floue, des attentes d'un peuple. Mais dans nos sociétés contemporaines individualistes, peut-on encore parler d'une opinion publique ? Est-elle la somme des opinions individuelles ? Si tel est le cas, comment les recenser ? Et pourquoi saisir l'opinion : pour l'écouter, la contrôler, l'assagir ? Derrière l'opinion publique se cache donc la question du droit à parler et à être écouté dans l'espace public, question intimement liée aux aspirations démocratiques des sociétés. Dans cette synthèse historique de grande ampleur, les auteurs font émerger des «régimes d'opinion», c'est-à-dire des configurations sociales et historiques dans lesquelles une forme d'opinion publique trouve à s'exprimer. Ils se penchent sur la notion et les réalités de l'opinion publique du monde grec à nos jours, dressent un bilan des rapports complexes entre sondages et opinion et proposent une réflexion exploratoire sur l'impact des réseaux sociaux sur l'espace public.
Textes choisis et présentés par Ariane Charton