Au coeur du mystère du mal qui traverse notre monde, comment envisager la beauté ? Et, allant plus loin, comment la dévisager en vérité, sans fuite ni artifice ?
À travers une méditation aux confins de l'Occident et de la grande tradition chinoise, François Cheng invite à cette authentique contemplation. Car par-delà la création artistique, la sainteté révèle la beauté de l'âme et se découvre l'autre mystère, celui du Beau qui justifie notre existence terrestre. Alors, nous ne pouvons entrer que pas à pas dans ce qui nous dépasse et nous transfigure. L'oeil ouvert et le coeur battant.
Particulièrement vigoureuse en France, l'opposition entre « laïcs » et « religieux » nous prive d'un dialogue constructif et restreint le débat intellectuel. Obnubilé par la séparation du politique et du spirituel, on en oublie que les religions, outre leur expression cultuelle, ont accumulé depuis des siècles un trésor de sagesses et de réflexions pour penser les problèmes du monde.
Idéologies extrémistes, attentats... le brusque et violent retour du religieux sur la scène publique n'aide ni à la clairvoyance ni à l'indulgence. C'est là où l'inculture religieuse, précisément, opère ses plus sérieux ravages. Privée des ressources du discernement, la modernité préférera invalider globalement les religions au nom de leur violence. En confondant la sécularisation avec une prétendue perte de pertinence de la spiritualité religieuse, elle leur refuse une légitimité à s'exprimer sur les problèmes de l'heure.
Le moment est venu de faire la part des choses de manière plus subtile entre deux de nos héritages essentiels : les Lumières, qui ont fondé notre modernité, mais aussi les religions, qui ont fondé nos civilisations. De dénoncer le passe-passe permanent des fausses oppositions. Et, pour renouer avec la dynamique du croire et du savoir, d'en finir avec les clichés anti-religieux.
Le pouvoir exerce une fascination, parce qu'il engendre la puissance, parce qu'il transforme aussi.
Qu'est-ce qu'avoir du pouvoir ? Qu'est-ce qui fonde le pouvoir qu'un homme peut exercer sur d'autres hommes ? Charles Pépin s'attarde sur le pouvoir de l'homme politique, du chef d'entreprise, d'un ami qui sait se faire écouter, d'un prêtre sur ceux qui se confient à lui, d'un professeur dans sa classe et même sur celui d'une oeuvre d'art. Trouverons-nous alors l'essence du pouvoir ? Comprendrons-nous ce qui inscrit Napoléon, Barack Obama, Gérard Mestrallet ou Yannick Noah dans une veine commune ?
« J'ai raconté les grâces reçues tout au long de mes années de noviciat au contact de mes ânesses et de mes chevaux. Je livre ici le récit plus éprouvé, mais également plus approfondi de la suite, où en une année mon troupeau et moi avons tout connu : l'adversité de l'environnement et la félicité d'improbables rencontres, la dureté de l'apprentissage et la légèreté d'épiphanies équestres, la morsure de la mort et l'illumination des naissances nouvelles... J'étais l'ami de mon troupeau. Voici comment, à l'épreuve du temps, du monde et de la mort, je suis devenu son berger. ».
Auprès de ses bêtes, l'expérience d'Alexandre Siniakov a continué de s'enrichir, donnant une nouvelle dimension spirituelle à son récit. Au gré des travaux, des épreuves ou des joies quotidiennes, il poursuit sa réflexion sur le rapport entre l'homme et l'animal, la nature, la hiérarchie, le service, la confiance...
Un livre à la fois simple, touchant et lumineux.
du moment que beaucoup ont entrepris de composer un récit, des faits accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, les ont vus par eux-mêmes et sont devenus serviteurs de la parole, il m'a paru bon, à moi aussi, qui ai tout scruté depuis l'origine avec précision, de l'écrire en ordre pour toi, afin que tu reconnaisses la solidité des paroles que tu as reçues.
il est, aux jours d'hérode, roi de la judée.
commencement de l'évangile selon saint luc.
Depuis un siècle et demi, ce petit traité est un des best-sellers de la littérature spirituelle.
" C'est un des livres dont je vis le plus ", disait Charles de Foucauld. Le théologien Urs von Balthasar voyait en lui un résumé de la mystique européenne, " depuis les Rhénans jusqu'aux Français en passant par jean de la Croix, dans une unité d'une simplicité confondante ". Il est l'équivalent moderne de ce que fut, et demeure, l'Imitation de Jésus-Christ. La collection " Christus " en donne une édition entièrement nouvelle.
L'introduction fait le point sur l'histoire mouvementée de ce texte, à la lumière des études récentes. Composé dans la première moitié du XVIIIe siècle, il ne peut plus être attribué au jésuite Jean-Pierre de Caussade, mais à une plume anonyme, disciple de Madame Guyon. L'introduction présente également la grande caractéristique de cette spiritualité de l'abandon dans " le moment présent ", lorsque s'obscurcit le ciel de la foi.
La lecture du texte est facilitée par une ponctuation moderne, qui en souligne la vigueur. Il s'agit aussi d'une édition critique : la leçon du manuscrit est indiquée en note lorsque le texte est corrigé.
Ce dont nous avons peur, c'est de vivre. Car vivre, c'est toujours mourir à soi-même. Nous préférons nous soumettre à la mort ou nous laisser domestiquer par elle.
Contre ce qu'il appelle ces « sagesses de camomille » ou les pensées morbides, l'auteur pense ici la mort dans le sillage de Simone Weil : comme une constante déprise de soi- même, comme une constante mort à soi-même.
Il nous faut donc éviter deux écueils. Le premier est l'obsession de la mort, qui fait les sagesses et les prétendus arts de vivre. Le second est l'obsession de la vie, qui transforme l'affirmation de la vie en affirmation de soi- même. C'est parce que nous saurons, notre vie durant, mourir à nous-mêmes, à notre volonté de maîtrise, que nous pourrons nous ouvrir au réel et lui consacrer toute notre attention.
Nous pourrons alors mourir pour de bon, nous perdre totalement et perdre toute assurance, afin de nous recevoir totalement d'un Tout-Autre. Une pensée de la vie qui jamais ne se laisse contaminer par la mort, une philosophie qui devient ascèse de tous les jours est beaucoup plus qu'une sagesse : elle est une pensée de la résurrection, une pensée qui nous fait triompher de la mort.
Dieu est loin, très loin de la peur et de la culpabilité que le christianisme a trop souvent substituées à l'amour et à la liberté de l'Évangile...
- Le livre le plus connu de Maurice Bellet - "Un théologien aussi dérangeant qu'important" Jean-Claude Guillebaud - Un ouvrage vendu à plusieurs dizaine de milliers d'exemplaires depuis sa parution.
La première édition de ce livre date des années Quatre-vingt dix. Depuis, l'expression " le Dieu pervers " est passée dans le langage courant. Elle désigne une maladie redoutable du christianisme : le " Dieu amour " est-il en fait un Dieu qui aime la souffrance et se plaît à pervertir les relations qu'il a avec l'homme ?
Non seulement cruel, mais menteur ! On ne pourra reprocher à Maurice Bellet d'avoir sous-estimé le danger. Source de ravages extrêmes parmi les chrétiens, cette dérive est sans doute une des origines principales du rejet de la foi par beaucoup. Le surmonter suppose une révision déchirante, une écoute neuve et radicale de l'Évangile. Alors apparaît que le processus de cette perversion n'est pas une exclusivité chrétienne. Il hante la politique et la pensée ; il est, au plus profond, le malheur de notre société.
Le retour à l'Évangile, tel que l'a vécu François d'Assise, demeure, pour l'Église, une expérience exemplaire de renouveau et de rajeunissement.Le secret de cette réussite est à rechercher sans doute dans la sainteté de cet homme, toujours prêt à écouter la Parole de Dieu et à la mettre en pratique. Mais il réside aussi dans le fait que ce fils de marchand et des communes du Moyen Âge portait, dans sa riche nature, toutes les aspirations de son temps. En lui s'est réalisée une merveilleuse rencontre de l'Évangile et de l'histoire des hommes.L'expérience évangélique de François coïncide, en effet, avec un changement de société. Les communes, en s'affranchissant du pouvoir féodal, aspiraient à former une association de citoyens libres et égaux. Bien vite cependant, cet idéal se heurtait à la passion de l'argent, très forte en ce milieu de marchands et qui réintroduisait dans le nouvel ordre social les inégalités et les violences. C'est alors que François découvrit dans l'Évangile le chemin d'une authentique communauté humaine. Ainsi, il créa une fraternité immense où les sèves montantes de son époque purent s'épanouir en une véritable croissance humaine.L'ouvrage du père Éloi Leclerc met en lumière cet aspect dynamique de la démarche évangélique de François en montrant les racines économiques et sociales d'une expérience spirituelle.Cet ouvrage - illustré de douze planches couleurs - rend le Pauvre d'Assise encore plus proche et plus actuel ; il nous conduit à réfléchir sur ce que pourrait être aujourd'hui un retour à l'Évangile.
Notre monde aurait-il quelque mauvaise conscience, quelque problème avec la mémoire et l'absence ? D'un côté, l'inflation mémorielle qui touche groupes et communautés pour commémorer un drame, un événement, un personnage célèbre. D'un autre, et de manière surprenante, la tentation de l'effacement, de l'oubli qui touche tant de contemporains. Tous ceux qui disparaissent sans crier gare de nos sociétés, sans qu'une protestation ne s'élève... Il y a donc sans doute urgence à faire " acte de présence ", comme y invite Sylvie Germain. Alors que nous habite la tentation du virtuel absolu, qui évacué la chair et la pesanteur des choses, l'heure n'est-elle pas au retour de ce temps présent, à ce monde-ci, quitte à y affronter le mal ou la peur ? Pour découvrir aussi que le silence est habité, au-delà de l'angoisse...
Pourquoi parler du " Dieu inattendu " lorsqu'on évoque le Dieu de la Bible ? Ne connaissons-nous pas déjà suffisamment les textes de l'Ancien Testament, les grands moments de l'histoire biblique, qui ont tant marqué notre culture, notre histoire commune et nos traditions religieuses ? C'est que, comme l'explique Marie-Noëlle Thabut, " Dieu est toujours différent de ce que nous imaginons spontanément : nos ancêtres dans la foi biblique ont fait cette découverte peu à peu, dans une longue histoire spirituelle ". Il nous est difficile de connaître Dieu par nous-mêmes et il faut bien souvent nous débarrasser de l'image d'une divinité hiératique et vengeresse. Marie-Noëlle Thabut nous accompagne dans la découverte de cette révélation à travers une galerie de portraits des grands témoins de la foi : Noé, Abraham, Moïse, David, Elie, Jonas, Ruth, Osée... Loin des propos exégétiques ou techniques, ce livre propose une approche chaleureuse du message biblique, confronté toujours aux grandes questions de l'existence.
Dans un monde où le bruit, source de nuisances intolérables, nous envahit sans cesse, nombreux sont ceux qui aspirent au silence.
Soucieux de l'équilibre personnel, Anselm Grün, bénédictin de l'abbaye de Münsterschwarzach, s'appuie sur la riche expérience des moines, - notamment les Pères du désert - et sur de savoureuses anecdotes - les apophtegmes - pour mieux rejoindre ses contemporains dans leur quête de silence.
Il ne cherche pas à faire de ces derniers des moines silencieux, mais bien des êtres de désir, d'intériorité. Son maître-mot est « lâcher prise », c'est-à-dire renoncer à soi, faire taire ses crispations, ses idées fixes. Anselm Grün propose ainsi une vraie démarche de «recentrement», secret de l'évolution spirituelle.
Nous sommes entrés dans un autre monde. Un virus aura suffi à « gripper » la moitié de la planète. Nous avons dû éprouver un autre rapport à l'espace et au temps, où le pire a côtoyé le meilleur.
À la lumière obscure d'un événement qui ne manquera plus de se reproduire, les chroniques de Martin Steffens sont ici reprises et reclassées dans une marche en trois temps, que symbolisent les figures de Melchior, Balthazar et Gaspard. Trois figures de l'humanité, parties à la conquête d'un salut, dans un monde où tout, déjà, se faisait recensement, contrôle, peur. Mais trois étapes aussi : « La nuit tombée », « Points d'or » et « Petits matins ». Un prologue, inédit et alerte, fait le constat de la soudaine éclipse de notre humanité.
Ces textes courts, méditations philosophiques ou spirituelles, billets d'humour ou d'humeur, incitent à prendre patience, sans nous masquer la réalité de ce qu'il faut traverser.
« Nous vous en prions sous le familier, découvrez l'insolite, sous le quotidien, décelez l'inexplicable. Puisse toute chose dite habituelle vous inquiéter. » Colette Nys-Mazure a pris au sérieux l'exhortation de Brecht pour nous offrir cette Célébration du quotidien. Car dans la routine des jours, nous sommes bien souvent ailleurs, absents à nous-mêmes, sourds à ce miracle continu qu'est notre vie ordinaire. À travers une écriture poétique et très suggestive, Colette Nys-Mazure célèbre la trame secrète de nos existences. « Chaque matin, je m'étonne et je me réjouis d'être en vie. Je ne m'y habitue pas. »
Voici près de trois ans, le monde découvrait stupéfait à travers le livre Viens sois ma lumière la réalité de l'itinéraire spirituel de Mère Teresa, la force de son combat intérieur pour affronter la "nuit de la foi"et de profonds moments de doute. Comme pour beaucoup de croyants, le chemin de la sainte de Calcutta n'était pas un long fleuve tranquille...
Ce nouveau volume de textes inédits de Mère Teresa constitue la suite très attendue de Viens sois ma lumière. Présenté avec une grande clarté pédagogique par le Père Brian Kolodiejchuk, Missionnaire de la Charité, ce livre contient le meilleur de son enseignement spirituel, de sa confrontation avec le réel de l'existence. Conseils, propos de spiritualité, réflexions, méditations composent cet ouvrage où chacun peut puiser selon sa recherche personnelle.
Le thème de l'amour, de la charité, est incontestablement celui qui revient le plus dans sa vie et son message. Le titre de l'ouvrage traduit bien son souci d'annoncer un Dieu vivant, présent par l'amour, par une charité active au service des frères et des plus pauvres en particulier.
Car pour Mère Teresa, cette vocation à la charité n'est pas réservée aux seuls religieux ou aux spécialistes, c'est un appel lancé à tous les hommes. Point n'est besoin d'aller en Inde pour trouver des Calcutta à notre porte...
Composé des carnets, notes et fragments rassemblés en 1962 par son mari le philosophe Jacques Maritain sous le titre Journal de Raïssa Maritain, cet ouvrage couvre de manière quelques fois un peu disparate - due au manque de temps et sans doute au fait que Raïssa a détruit beaucoup de ses notes - une période allant de 1906, après sa conversion au christianisme, jusqu'à sa mort en 1960.Le lecteur y découvre l'histoire et le progrès de son expérience spirituelle, de sa vocation à la vie contemplative et de l'approfondissement de sa pensée. Ces pages, profondes et lumineuses, renouvellent et vivifient le lecteur et lui permettent d'élargir son horizon spirituel.
Née dans une famille juive et convertie au catholicisme, Raïssa Maritain, philosophe, mais aussi poète et mystique, a eu une grande importance dans la vie intellectuelle de son mari Jacques, comme il l'affirmait lui-même : sans Raïssa, « il n'y aurait pas eu de Jacques Maritain ».
La personnalité si singulière de l'Auvergne fait d'elle un monde à part depuis des siècles. Avec des paysages parmi les plus beaux de France, elle est habitée par un peuple fier et riche de vie intérieure qui préserve un contact intime avec la terre et les animaux.À l'automne 2015, François Cassingena-Trévedy a arpenté en solitaire les chemins de randonnée du massif sauvage du Cézallier. Il nous livre ici le récit de sa marche.Le vent, la neige et le froid sont vaincus par l'enchantement au contact d'une nature devenue une compagne aimée. Lors des étapes en des gîtes, il cherche à rencontrer les rares habitants de la région. Accueilli dans leur vie familiale, il trace d'eux, paysans ou aventuriers, des portraits truculents d'où se dégage un humour généreux. De courtes citations liées aux événements vécus accompagnent son itinérance et, parfois, d'une langue lyrique, il s'élance en des éloges inspirés sur la marche, les pieds ou le sacré, qui prend alors une dimension inattendue.À travers la sensibilité de l'auteur, l'Auvergne apparaît sous un jour nouveau et le lecteur ne saurait résister à l'envie de découvrir volcans, forêts ou pâturages décrits avec un enthousiasme communicatif.Moine bénédictin en l'abbaye de Ligugé près de Poitiers, François Cassingena-Trévedy est également un écrivain exceptionnel et un vaillant marcheur.
Il s'agit bien pour le chercheur de Dieu de conjuguer l'ardeur du désir et la lenteur du pas, la ferveur et la longue patience ; de ne pas brûler les étapes et de toujours couver son feu. Voilà pourquoi l'escargot plus que le guépard offre une juste image du pèlerin spirituel.Avec clarté et sur un ton personnel, cet essai rappelle en quoi consiste une démarche spirituelle, en s'appuyant sur la philosophie antique, sur les évangiles, ainsi que sur les écrits de théologiens et de mystiques chrétiens. Une invitation joyeuse à bâtir la maison intérieure.
Jacqueline Kelen est écrivain. Dans ses livres et au cours de ses séminaires, elle dévoile la connaissance spirituelle que transmettent les mythes et explore les richesses de la vie intérieure. Elle a publié, entre autres, L'esprit de solitude, Le livre des louanges, Les amitiés célestes (Albin Michel), La puissance du coeur (La Table Ronde), Les floraisons intérieures (La Table Ronde).
Il arrive que quelqu'un vienne à quelqu'un d'autre avec le désir d'être entendu.Ce désir peut être confus, emmêlé, obscur à lui-même, travaillé, à contre-désir, de la peur. Mais, même à travers ces malheurs, il peut être puissant, vital.Il arrive qu'il soit écouté.Ecouter, c'est être là, l'oreille ouverte, et laisser se dire ce qui se dit.Cette écoute nue est la relation nécessaire d'humanité, le ce-sans-quoi l'homme est pour l'homme le pur étranger, l'abîme d'absence. Mais il est vrai que c'est en même temps le plus rare et le plus difficile, le toujours déjà perdu.Si je suis écouté, purement écouté, «j'ai tout l'espace pour moi, et pourtant il y a quelqu'un». Je puis habiter la part de moi-même dont je craignais la folie, le chaos. M'est donné le lieu absolument sans danger, en sorte que le plus dangereux de moi-même, je puis enfin l'entendre.
1956.
un homme seul arrive au camp de noisy-le-grand. dans ce bidonville, joseph wresinski (1917-1988) rejoint enfin ceux qu'il ne cessait de chercher : hommes, femmes et enfants, familles totalement laissés à l'écart de la france des trente glorieuses. avec d'autres, dans un combat inlassable, et parfois aux limites de ce qu'il lui est possible d'assumer, il va alors consacrer son existence à leur rendre une dignité perdue, en fondant le mouvement atd quart monde.
"les plus pauvres nous le disent souvent, écrit-il, ce n'est pas d'avoir faim, de ne pas savoir lire, ce n'est même pas d'être sans travail, qui est le pire malheur de l'homme. le pire des malheurs est de vous savoir compté pour nul, au point oú même vos souffrances sont ignorées. " avec conviction, jean-claude caillaux retrace la figure passionnée du père joseph wresinski, à un moment oú le combat contre l'exclusion est plus que jamais d'actualité.
Un prêtre propose une relecture actualisée des psaumes, afin de permettre aux croyants de prier dans la joie et la gratitude plutôt que dans la monotonie et l'obligation, en les invitant à retrouver une méditation authentique.
Au soir de ma vie, je suis comme le moine enlumineur du poème de Rilke. Me sentant solidaire de la longue marche des hommes, je m'interroge : « ...Je ne sais pas encore si je suis un faucon, un ouragan ou un cantique immense. »Je n'écris pas une histoire édifiante ; j'ai vu trop de sang versé sur nos routes humaines. Mon récit en porte la trace. C'est un cri de détresse et de révolte que je lance. Je suis un volcan qui crache ses entrailles de feu.J'étais condamné à écrire à la diable des souvenirs d'enfer. Mais voici que la rencontre du pauvre d'Assise a fait luire sur ma route une clarté divine. Et mon « amertume amère » s'est changée, par-delà l'horreur, en un chant d'une grande douceur.Vous qui avez l'oreille fine, écoutez ! C'est l'humble chant de la terre, quand, dans le silence de l'aube, après une nuit de tourmente, elle sent passer sur elle un souffle de tendresse.
Ce sont des pages fortes que nous offre Eloi Leclerc dans cet ouvrage. Il nous fait voir, dans l'évangile de Jean, la rencontre de la vie transcendante de Dieu avec la vie désirante de l'homme. Une rencontre où le désir de vie qui est au coeur de l'homme, loin d'être refoulé, est assumé, dilaté, au point de devenir le réceptacle de la vie divine elle-même. Jésus s'appuie sur ce désir, le réveille chez ses auditeurs et l'ouvre à une plénitude de vie inespérée dont lui seul a le secret. De cette rencontre, l'homme sort transfiguré. Son humanité elle©même s'en trouve accomplie. A l'heure où des esprits désemparés se tournent vers les sagesses orientales, espérant y trouver le salut, il importait de montrer comment le Christ, selon Jean, se situe par rapport au vivant qu'est l'homme et à son désir de vie. La force envoûtante de ces pages vient de ce qu'elles allient la rigueur de l'analyse à l'envol de la vie, le destin de l'homme à la joie divine d'exister.
Le Père Franz Jalics est un jésuite hongrois qui anime un centre spirituel près de Nuremberg.
Après avoir enseigné la théologie en Argentine en partageant la vie des favellas de Buenos Aires, il fut séquestré en 1976 par un groupe militaire d'extrême droite. Cet événement a changé sa vie. Depuis 1978, il donne des retraites d'initiation à la contemplation en Allemagne. L'itinéraire qu'il propose ici est marqué par la conviction que l'activité mentale dans la prière, comme la conscience des blessures psychiques mal cicatrisées peuvent gêner l'accès à la source de la vie spirituelle profonde.
Au long d'un cheminement en dix étapes, il accompagne ses retraitants vers la conscience intime du réel, qui est la présence aimante de Dieu. Le chemin passe par l'exercice des sens, la respiration, le corps, le silence du raisonnement, l'acceptation des sentiments douloureux et la guérison intérieure, vers la prière du nom de Jésus. Devenir contemplatif dans l'oraison comme dans la vie, telle est la visée, et la grâce à accueillir, dans la ligne de la " Contemplation pour obtenir l'amour " des Exercices de saint Ignace.
C'est dire qu'un tel chemin, qui rejoint la tradition chrétienne de la prière profonde, suppose que l'on soit devenu familier de l'Evangile. L'originalité du parcours réside dans les dialogues avec les participants, à la manière d'un accompagnement qui permet au lecteur de trouver l'attitude juste, d'éviter les dérives et de progresser dans l'attention active à la Réalité qui le porte, le Christ Jésus qui invite à demeurer en lui.
Le Père Jalics a déjà animé plusieurs centaines de sessions. Son livre, qui a suscité un vif intérêt et provoqué de nombreuses réflexions en Allemagne, où il connaît sa septième édition, a été traduit en anglais, espagnol, italien, hongrois et néerlandais.