« Quand il devient trop difficile de parler, d'agir et même de réfléchir, il est toujours possible de regarder. ».
Le maître spirituel qu'est Henri Nouwen nous initie dans ce livre à la prière du regard, celle que pratiquent depuis des siècles les chrétiens orientaux. Il nous convie à contempler avec lui quatre célèbres icônes russes : celle de la Trinité, qui nous invite à demeurer dans la Maison de l'amour, celle de la Vierge de Vladimir, qui nous rassure sur notre lien intime avec Dieu, celle du Sauveur de Svenigorod, qui nous dévoile la face du Seigneur, et celle de la Pentecôte, qui nous appelle à libérer le monde.
En contemplant ces icônes avec les yeux de Nouwen, nous pouvons faire une expérience à la fois spirituelle et culturelle. À travers ces pages, nous unissons notre prière à celle de peuples aujourd'hui déchirés, qui ont pourtant su trouver le chemin de la paix intérieure.
Et si Dieu avait envoyé sa fille ? Les prédicatrices, dans leurs sermons, se seraient-elles adressées aux soeurs plutôt qu'aux bien chers frères dans la foi ?
En théologie, débattrait-on des écrits des Mères de l'Église de préférence aux ouvrages de patrologie ? Le service des tables aurait-il été assuré par des femmes diacres ? L'auteure ne cherche pas à refaire l'histoire. Elle analyse plutôt l'expérience des épouses dont le mari est diacre, étant elle-même dans cette situation. L'ouvrage interroge les « dessous » du oui que donnent les épouses le jour de l'ordination... et tous les jours d'après, pour aider l'Église à en prendre toute la mesure et l'épaisseur, dans le souci d'apporter toutes les réalités de vie, conjugale, familiale, sociale, vie de travail et d'engagements divers, en tentant d'articuler le mariage et le diaconat. L'auteure ne manque pas de convoquer les recherches bibliques, théologiques, archéologiques, pour faire surgir des figures de femmes diacres et peut-être même évêques - sans oublier les premières remontées synodales -, comme une invitation pressante adressée à l'Église de « desserrer le corset » de la tradition.
Il y a peu d'ouvrages spirituels qui traversent ainsi les générations ...
Jean Lafrance sait donner le goût de la prière et révèle en chacun cet espace de vie intérieure, où Dieu se cache et se révèle. En orchestrant les Exercices spirituels de saint Ignace, l'auteur invite le lecteur à fouiller en son coeur la présence de Dieu ; ses conseils rendent vivante l'expérience de Dieu, unique pour chacun.
« À la source de toute prière, il y a cette prise de conscience du regard d'amour de Dieu qui te crée sans cesse, - dit Jean Lafrance. (...) Quand Dieu t'aime, il te modifie au plus profond de ton être. Prier, c'est accepter et désirer être connu par Dieu. Il faut sans cesse te redire que le lieu de ta prière est ton coeur, et non ton intelligence ni ta sensibilité ; là où tu es pleinement libre, où tu t'ouvres ou te fermes à Dieu. » Jean Lafrance nous invite à « faire l'expérience de Dieu » et dispense de nombreux conseils pour recevoir la force de continuer à prier, à croire, à espérer et à aimer. Car la vie spirituelle n'est pas une fuite du monde mais une qualité supérieure de présence aux autres.
Quelle sagesse pour le monde qui vient ? Cette question sonne comme une interpellation, voire une provocation. Pourtant les sages d'Israël ne sont pas les écrivains inspirés les plus fréquentés des lecteurs de la Bible. Leurs écrits ne figurent pas parmi les livres les plus étudiés, ni les plus commentés ou priés...
Loin de là ! Cela est bien dommage au regard des questions existentielles qu'abordent de front ces textes à haute valeur universelle, offrant au lecteur contemporain, en ces temps inédits et inquiets que nous traversons, un terrain propice de dialogue avec les croyants d'autres traditions religieuses.
Le temps n'est-il pas venu de réhabiliter la sagesse comme un art de vivre le moment présent ? Qu'est-ce que la sagesse biblique a encore à faire connaître aux croyants juifs et chrétiens, à ceux d'autres traditions religieuses mais aussi aux agnostiques et aux athées de notre époque ? Quel message nouveau recueillir de ces écrits, venus parfois du fond des âges, pour nous instruire et nous inspirer en ces temps incertains, marqués par tant de signes de souffrances et d'inquiétude, temps meurtris par nombre d'épisodes de violence récurrente provoquée notamment par des fondamentalistes religieux ? Plus encore, quelles voies pertinentes de sens et d'intelligence offrir à ceux qui sont tentés de rejeter en bloc les religions au nom d'un prétendu obscurantisme, voire de les opposer frontalement en les dénigrant par des représentations irrespectueuses ou des généralisations toutes faites ?
Au fond, toutes ces questions se résument en une seule : quelle sagesse de vie pour penser et espérer le monde qui vient ?
Les petits cadeaux entretiennent l'amitié
Joël Pralong poursuit dans cet ouvrage sa réflexion sur l'accueil des homosexuels dans et par l'Église catholique en s'appuyant sur de nombreux témoignages de personnes homosexuelles qui permettent de mieux comprendre ce qu'elles vivent et les questions qu'elles se posent.
L'auteur l'affirme haut et fort : on ne choisit pas son orientation sexuelle. Dès lors, il est déjà assez difficile de s'accepter et s'accueillir tel qu'on est pour que l'Église se questionne sur sa manière d'accueillir et d'accompagner les chrétiennes et chrétiens qui viennent se confier à elle.
Certes, les textes de l'Église semblent parfois peu ouverts à l'homosexualité.
Joël Pralong rappelle que d'une part, ils peuvent évoluer, et surtout, qu'ils ont toujours à être interprétés dans le sens de l'Évangile. Les textes sont généraux.
Comme pour toute loi, plus on entre dans le détail de la vie des personnes, moins ils peuvent s'appliquer car ils ne peuvent pas couvrir toutes les situations.
Un vibrant plaidoyer pour un accueil authentique, sans jugement.
Accompagner les pas du quotidien en offrant aux lecteurs un petit livre facile à transporter et dans lequel ils pourront puiser une parole pour soutenir leur méditation journalière, tel est le but de cet ouvrage.
À une époque où l'emploi du temps ne permet plus forcément de consacrer de longues plages à la lecture, il est peut-être bienvenu d'offrir pour chaque jour deux textes à la fois denses et courts qui se font écho, l'un de Francine Carrillo et l'autre d'un auteur spirituel, écrivain ou philosophe, qui se démarquent un peu de toute la littérature du prêt-à-porter spirituel et des recettes de bien-être, si largement représentées dans les médias aujourd'hui.
On trouvera ici un croisement de plusieurs perspectives: biblique, éthique, poétique ou tout simplement humaine, qui devraient pouvoir atteindre un public en recherche d'une spiritualité exigeante et réfléchie, mais aussi « légère » !
John Henry Newman, une des grandes figures de l'Église universelle, a été béatifié par le pape Benoît XVI le 19 septembre 2010. Événement exceptionnel - Benoît XVI ayant décidé que les béatifications ne se feraient plus désormais sous la présidence du pape - qui témoigne de la très grande importance que le pape accorde à Newman.
Né en 1801, Newman est mort en 1890. Baptisé et élevé dans l'Église d'Angleterre, universitaire d'Oxford, ministre de l'Église anglicane et prédicateur célèbre, ses recherches historiques l'ont conduit à la conclusion que l'Église catholique romaine - à cette époque objet d'opprobre pour la quasi-totalité des anglicans et des protestants - était l'héritière fidèle de l'Église des premiers siècles. Newman a alors tout sacrifié pour suivre ce qui lui paraissait être la voie exigeante de la vérité, en demandant le 9 octobre 1845 à être reçu dans l'Église catholique romaine.
Léon XIII l'a élevé au cardinalat en 1879. Son influence au sein de l'Église catholique s'est exercée surtout au XXe siècle, au point que Jean Guitton a pu l'appeler « le penseur invisible de Vatican II ».
Newman était philosophe, historien, théologien et guide spirituel. Sa propre expérience religieuse (dès l'âge de quinze ans, il semble avoir connu Dieu en permanence comme une présence intérieure), sa connaissance intime de l'Écriture, sa fréquentation des Pères de l'Église, sa pensée pénétrante, rigoureuse, bienveillante en font un guide sûr en matière de réflexion théologique et de vie spirituelle.
Une Pensée par jour avec un grand témoin contemporain - Des phrases brûlantes qui accompagnent le laïc, selon le thème liturgique du mois. - Comme des piqûres de rappel - 5 minutes par jour - pour méditer et prier quand on a peu de temps. - Un appel à la sainteté personnelle d'une manière concrète et manifeste.
La collection Une pensée par jour accueille une belle figure spirituelle : le père Jean Laplace, jésuite né en 1911 et mort en 2006 après une longue vie de fidélité au Christ dans la Compagnie de Jésus. Entré au noviciat à l'âge de seize ans, il enseigna d'abord les lettres classiques avant de se consacrer presque exclusivement à l'animation de retraites selon les Exercices de saint Ignace de Loyola et à l'accompagnement spirituel. Il ne cessera par ailleurs de partager avec un large public son expérience de l'Esprit par la publication de nombreux ouvrages mettant en lumière les ressorts de toute vie spirituelle : l'oeuvre conjointe de la grâce et de la liberté dans les personnes dont il était le témoin privilégié. Arrivé au centre spirituel jésuite de Manrèse à Clamart (Hauts-de- Seine) en 1953, Jean Laplace y restera cinquante-deux ans, initiant des milliers de retraitants à la liberté dans l'Esprit qui lui était si chère. Jusqu'aux toutes dernières années de sa vie, il prêchera les Exercices auprès de générations de prêtres, séminaristes, religieux, religieuses et laïcs de tout acabit, désirant par- dessus tout ouvrir ses interlocuteurs à liberté de l'Esprit et les invitant à passer à la suite du Christ ressuscité de gloire en gloire. Façonné par la prière des psaumes, l'intimité avec les pères de l'Église et les mystiques du Carmel, il ouvrait les coeurs et les intelligences à l'oeuvre de la grâce et à ce flair intérieur qui permet de déceler les mouvements de l'Esprit, cherchant toujours selon ses propres mots à « éveiller la liberté au mystère de l'Église et à celui du monde ».
Dans Le roman inachevé du boeuf de la crèche (Médiaspaul), Jan de Bartaloumè avait demandé au boeuf et à l'âne de jeter un regard sur l'histoire du Christianisme afin d'en mieux connaître les racines et d'en comprendre l'actualité. Ces deux braves bêtes ont soufflé à l'éditeur de ce roman l'idée de remettre l'auteur à la tâche pour qu'il s'attèle à la question qui hante bien des consciences chrétiennes : « Pourquoi une Église si fortement et massivement implantée dans la culture française et européenne depuis des siècles s'est-elle si rapidement effritée au cours des trois dernières générations ? » Tout a été dit sur l'origine de cette mésalliance entre le Dieu des chrétiens et les cultures contemporaines depuis la sécularisation amorcée au siècle des lumières jusqu'aux perversions des pédocriminels, en passant par une mauvaise interprétation du Concile Vatican II. En général, les analyses se focalisent sur les croyants qui, à tort ou à raison, ont abandonné la « pratique » religieuse. Et si, osons le dire, cette crise profonde était provoquée par Dieu lui-même ? Un Dieu qui ne consent jamais à être réduit à une image ou un aspect de son mystère ! Un Dieu qui s'évade de toutes les définitions, de tous les mots pourtant nécessaires, de tous les habillages dont on veut l'affubler. Un Dieu qui fuit tous nos enfermements rassurants et qui nous oblige à le chercher toujours au-delà de nos représentations inaptes à saisir l'Au-delà-de-tout et à balbutier l'Indicible ?
Ce livre se garde bien de donner une solution à la question posée par l'éditeur, car ce serait prétendre indiquer à l'Esprit de Dieu un itinéraire imposé à sa manifestation. Il se contente de déblayer les routes encombrées par nos idoles pour que les baptisés, retrouvant leur vocation intégrale et indispensable, ouvrent les chemins d'une Église régénérée.
Charles de Foucauld a été béatifié à Rome le 13 novembre 2005.
Né à Strasbourg, le 15 septembre 1858, dans une famille aristocratique aisée, orphelin de père er de mère à six ans, Charles de Foucauld est élevé pas ses grands-parents maternels.
Il fait ses études secondaires au Lycée de Nancy où il perd la foi. Admis à Saint-Cyr, il mène une vie légère qui le fait mettre en non-activité en 1881. Entre 1883-84, il mène au Maroc, une périlleuse reconnaissance de caractère hautement scientifique qui le couvre de gloire.
Sa conversion se réalise en octobre 1886, à l'église Saint- Augustin de Paris, où il rencontre l'abbé Henri Huvelin (1838- 1910), directeur spirituel de sa cousine Marie de Bondy. Il apprend peu à peu les chemins de la prière contemplative et cherche à réaliser une consécration totale à Dieu. En janvier 1990, il entre à la trappe de Notre-Dame des Neiges (Ardèche), puis part dans la fondation d'Akbès en Syrie jusqu'en 1896.
Désireux de vivre dans le plus grand dénuement « la vie de Nazareth », il devient en janvier 1897 domestique du couvent des clarisses de cette ville.
Rentré en France, en août 1890, il se prépare au sacerdoce, et est ordonné la 9 juin 1901 comme « prêtre libre » du diocèse de Viviers. De 1901 à 1916, il mène une vie d'ermite au Sahara, d'abord à Beni Abbès, puis à Tamanrasset, où il réalise l'apostolat de la bonté et de l'amitié et accomplit une oeuvre de pacification des coeurs.
Il meurt assassiné par des razzieurs le 1er décembre 1916 à Tamanrasset.