« Tu aspires sans doute, ami lecteur, à une vie réussie. Non pas nécessairement à réussir dans la vie, mais à mener une existence bonne et heureuse. Depuis toujours, partout dans le monde, des hommes et des femmes nourrissent cette aspiration et travaillent à la mettre en oeuvre. Tous estiment que ce qui donne sens à notre vie, c'est de grandir en humanité. Je suis pour ma part convaincu que cet idéal philosophique de sagesse reste l'objet d'une quête on ne peut plus actuelle, car nous ne sommes pas sur terre seulement pour assurer notre sécurité matérielle, nous divertir et consommer ».
Comment être soi et s'accorder au monde ? Devenir plus aimant et vertueux ? Trouver le chemin de la libération intérieure ? Grandir dans la joie et trouver la sérénité ? Autant de questions auxquelles Frédéric Lenoir, lui-même en quête de sagesse depuis l'adolescence, répond avec sincérité et simplicité, nous conduisant à sa suite sur les traces de ses inspirateurs, tels Épicure, Epictète, le Bouddha, Tchouang-tseu, Montaigne, Spinoza ou Etty Hillesum, s'inspirant même de la sagesse des enfants.
Un livre lumineux et dense comme la sagesse.
Dieu existe-t-il vraiment ? est-ce lui qui a créé le ciel et la terre ? et comment accepter qu'il tolère les guerres, les maladies, le mal ? peut-on croire à la résurrection de jésus ? quelle est la différence entre le dieu des chrétiens, celui des juifs, celui des musulmans ? il n'est pas facile de répondre à ces questions et à beaucoup d'autres que les enfants se posent, même lorsqu'ils n'ont pas l'occasion d'en parler aux adultes.
Jacques duquesne, auteur de livres qui ont rencontré un grand écho (jésus et le dieu de jésus), a su parler de la foi et de l'amour, trouver les mots simples, les exemples parlants, les réponses claires à ces questions complexes, parce qu'il a écrit ce livre pour ses petits-enfants et avec eux, dans un dialogue libre et vrai.
Deuils, dépressions, naufrages éthiques, ruptures amoureuses, krachs existentiels... : parfois la vie se fait dure, voire terrible. Nul n'échappe à ces chutes qui nous placent face à la seule question qui vaille alors : saurons-nous traverser ces nuits et nous relever - autrement dit : ressusciter ?
Un solide équipement métaphysique peut nous aider à sortir de ces épisodes dramatiques de l'existence, à les commuer en situations résurrectionnelles. C'est d'une telle métaphysique, chrétienne, qu'il est question dans ce livre à la fois marqué par le tragique de la condition humaine et rempli d'espérance. Denis Moreau y entremêle réflexions philosophiques et témoignages personnels pour examiner quelques-unes des catastrophes que la vie nous réserve et décrire la façon chrétienne de tenter de les traverser, à la lumière de la foi en la résurrection du Christ. Parce que les petites résurrections dans nos vies sont comme des rejetons de la grande. Et que, ainsi que l'écrit Hemingway : « L'homme n'est pas fait pour être vaincu. L'homme peut être détruit, mais pas vaincu. »
Le recul du catholicisme en France depuis les années 1960 est un des faits les plus marquants et pourtant les moins expliqués de notre histoire contemporaine. S'il reste la première religion des Français, le changement est spectaculaire : au milieu des années 1960, 94 % de la génération en France étaient baptisés et 25% allaient à la messe tous les dimanches ; de nos jours, la pratique dominicale tourne autour de 2% et les baptisés avant l'âge de 7 ans ne sont plus que 30%. Comment a-t-on pu en arriver là ? Au seuil des années 1960 encore, le chanoine Boulard, qui était dans l'Église le grand spécialiste de ces questions, avait conclu à la stabilité globale des taux dans la longue durée. Or, au moment même où prévalaient ces conclusions rassurantes et où s'achevait cette vaste entreprise de modernisation de la religion que fut le concile Vatican II (1962-1965), il a commencé à voir remonter des diocèses, avec une insistance croissante, la rumeur inquiétante du plongeon des courbes.
Guillaume Cuchet a repris l'ensemble du dossier : il propose l'une des premières analyses de sociologie historique approfondie de cette grande rupture religieuse, identifie le rôle déclencheur de Vatican II dans ces évolutions et les situe dans le temps long de la déchristianisation et dans le contexte des évolutions démographiques, sociales et culturelles des décennies d'après-guerre.
Que se passe-t-il quand un livre a rendez-vous avec son lecteur ?
Comment "lire" a-t-il une répercussion sur nos états d'âme ? sur notre santé ?
Comment le bibliothérapeute, par le livre, son interprétation et le dialogue qu'il provoque, dénoue-t-il les noeuds du langage puis les noeuds de l'âme, obstacles puissants àla vie et à la force créatrice ?
Travail de libération et d'ouverture, la bibliothérapie consiste à rouvrir les mots à leurs sens multiples et éclatés, permettant ainsi à chacun de sortir de tout enfermement, de toute lassitude, pour s'inventer, vivre et renaître à chaque instant.
En introduisant la notion de mouvement dans le langage, marc-alain ouaknin, virtuose de la lecture talmudique et biblique, excellent connaisseur des théories contemporaines de la lecture, explore les nombreuses harmoniques de la bibliothérapie et nous fait découvrir ce qu'il appelle la "force" du livre.
- Si Guy de Larigaudie a " mené l'aventure d'un bord à l'autre des cinq continents ", porté par une vitalité hors du commun autant que par sa sensibilité à la beauté du monde, il avait conscience qu'il n'avait fait que reculer les murs de son jardin natal, et que son âme, elle, était toujours en prison. Ce recueil de pensées pudiques et vibrantes, écrites comme elles lui venaient, au gré d'une rencontre, d'un voyage ou d'un geste quotidien, témoigne ainsi d'une vie spirituelle intense et exigeante. Comme si elle entraînait derrière elle la vie tout entière du jeune homme. C'est cet élan sans doute qui marqua le mouvement du scoutisme. Il connaissait alors une puissante percée et fit de Guy de Larigaudie un symbole, qu'il est encore aujourd'hui à ses " textes défendant " dans certains cas.
- Guy de Larigaudie, routier légendaire, fut le premier à relier en voiture la France à l'Indochine. Il en fit le récit dans La Route aux aventures (1939, réédité en 1999, Elior). Il est mort au combat à 32 ans, en 1940, sur la frontière du Luxembourg. Ce recueil de pensées, retrouvé dans ses papiers, a été publié peu après sa mort.
Radical, brillant, inspiré, ce livre explore la teneur et le sens de l'acte de prier, et ce à quoi il conduit : l'extase. Le paradoxe de la prière est sa caractéristique la plus significative. Besoin fondamental, elle est prise entre son urgence et son extrême difficulté. Elle lie la plus grande individualité et le lien le plus puissant, le détachement et l'attachement, la soumission et la condamnation, l'acceptation d'une volonté divine et sa contestation. Mais elle permet, par là même, l'évasion mystique, l'élévation vers l'essence du monde, en étant à la fois en lui et hors de lui. En ce sens, elle pourrait bien être la solution du paradoxe premier de l'homme : accomplir une oeuvre qui n'est pas de ce monde -, et sa voix la plus authentique. Parole musicale par excellence, parole révélante, elle propose dialogue, changement, conversion. Difficile, impossible parfois, tant ce qu'elle met en jeu - le don, le pardon et l'abandon - est rare, elle dépend aussi de conditions - un lieu, une liturgie, un moment - que le livre explore.
À travers l'évocation de textes religieux et profanes, des pères de l'Église à Angelus Silésius, de Rimbaud à Bonnefoy, ou encore d'Anna Akhmatova à Simone Weil, cet essai est un manifeste sensible et poétique sur le besoin de prier - fût-ce celui que Ionesco appelait " le Je ne sais Qui ".
La libido est désormais un secret de polichinelle. Rien n'est moins inconscient, rien ne s'affiche davantage. Il ne faut pourtant pas se leurrer. La libération sexuelle pourrait bien être une ceinture de luxure aussi cadenassée que la moyenâgeuse ceinture de chasteté. Parce qu'il est ramené au plaisir, au mieux à la « petite mort », on ignore le lien du sexe avec la joie, car la joie est exigeante, et elle exige qu'on renonce aux plaisirs mesquins. La psychologie conçoit le sexe comme ressort afin de ne pas voir, ce qui est beaucoup plus embarrassant, le sexe comme mystère. L'hypersexualisation actuelle pourrait même cacher une haine du sexe. Haine du sexe comme marque de notre condition charnelle. Haine du sexe dans sa sexuation. Haine du sexe dans sa fécondité. Et nous ramener paradoxalement à un dualisme où la raison, au lieu de se mettre à l'écoute de la chair, en fait le matériau de son fantasme et s'élève au-dessus de ses déterminations. Comme à ses premiers siècles, le christianisme se retrouve alors aujourd'hui dans la situation singulière d'avoir à chanter la gloire du corps, la spiritualité de la chair, et à lui redonner sa dimension spirituelle. En analysant successivement la spécificité de la sexualité humaine, dont l'enjeu, à travers l'enfantement, serait la question du salut ; le couple et la signification de l'union charnelle; celle de la naissance, qu'on obscurcit souvent au profit d'un projet parental qui fait de l'enfant le produit d'un désir, cet essai montre en quoi la sexualité nous dépasse et tente de saisir son mystère ultime.
« La question que nous posons est une question de principe. Est-il possible à l'homme d'entendre dans le langage qui est le sien une parole qui parlerait dans un autre langage, qui serait celle de Dieu, très exactement de son Verbe ? [...] Nous prendrons pour guide de notre réflexion les paroles même du Christ. Car ce sont elles sans aucun doute qui contiennent la réponse. De même en effet que toute assertion scientifique et au fond toute affirmation humaine portent en elles une prétention à la vérité, de même la parole du Christ se distingue par une prétention démesurée aux yeux et aux oreilles de beaucoup d'hommes de ce temps. Sa prétention n'est pas seulement de transmettre une révélation divine mais d'être en elle-même, purement et simplement, cette Révélation, la Parole de Dieu lui-même. En suivant pas à pas l'enchaînement de ces paroles nous nous efforcerons de voir si elles sont capables de légitimer une telle prétention : proférer la Parole de ce dieu que le Christ dit être lui-même ».
M. H.
Maître eckhart (vers 1260- vers 1328), "à qui dieu n'a rien caché" : telle était sa réputation déjà de son temps.
Après une longue éclipse, il est considéré, depuis le xixe et surtout le xxe siècle, comme l'une des plus grandes figures de la vie mystique, c'est-à-dire de "l'expérience de dieu". il dépasse même le cadre de l'occident puisqu'il est lu aussi en orient.
Les traités de ce livre (instructions spirituelles, le livre de la consolation divine, de l'homme noble et du détachement) sont la meilleure introduction à la théorie et à l'expérience mystiques de maître eckhart.
"j'ai souvent dit qu'il y a dans l'âme une puissance qui n'a pas de rapport avec le temps ni la chair; elle flue de l'esprit et demeure dans l'esprit, elle est absolument spirituelle. dans cette puissance, dieu verdoie et fleurit en toute la joie et tout l'honneur qu'il est en lui-même. c'est là une telle joie du coeur, une joie si grande et si incompréhensible que personne ne peut l'exprimer pleinement.
".
Ce livre reprend très largement en l'adaptant pour aujourd'hui, Être chrétien, un livre paru il y a 40 ans en Allemagne et traduit au Seuil en 1978 (aujourd'hui en poche « Points-Essais »). Ce livre avait fait des vagues à l'époque, et Küng avait subi les foudres du Saint-Office. Pourquoi ? Parce que son hypothèse, exprimée ouvertement, est qu'il y a un fossé immense entre le Jésus humain qui a vécu il y a 2000 ans en Palestine, avec son message et son témoignage uniques, et l'Église institutionnelle d'aujourd'hui avec sa hiérarchie, ses fastes, et parfois ses scandales. Dès l'introduction, il reproche au Jésus de Nazareth de Josef Ratzinger, alias Benoît XVI, d'avoir proposé un Jésus très « divinisé », très spirituel, éloigné du Jésus terrestre et humain tel qu'on le trouve dans les évangiles. Lui, Küng, présente au contraire un Jésus très humain, contestataire de l'ordre établi, pris dans les conflits de son temps, en butte à l'hostilité des pouvoirs romain et juif, en lien unique avec Dieu, son « Père ».
Le livre se présente aussi comme une synthèse claire et précise de tout ce que les historiens, les exégètes, les théologiens ont nous ont appris dans les décennies récentes à propos de Jésus, de son époque, de sa société, de son histoire, des conflits qu'il a vécus.
Peu d'aventures collectives auront marqué notre civilisation aussi puissamment que celle de la Compagnie de Jésus, traversant près d'un demi-millénaire, déployée sur l'ensemble de la planète, auréolée de vrais et faux mystères, de soupçons et d'intrigues, mais portée par une foi et une énergie invincibles.
Réformateurs tenus en suspicion par l'Inquisition, évangélisateurs intrépides du Japon, de la Chine ou du Vietnam, réalisateurs d'utopie au Paraguay, agents universels du papisme, confesseurs des princes, ennemis des jansénistes, éducateurs des « élites », les jésuites ont incarné, à travers les siècles, un christianisme adapté au monde ouvert à la science profane et audacieusement engagé dans le débat politique, pour le meilleur et pour le pire.
De la fondation de l'ordre par Ignace de Loyola en 1540 à sa suppression en 1773 par le pape Clément XIV, Jean Lacouture propose ici, avec Les Conquérants, le premier volet d'un diptyque multicolore que complètera l'évocation des Revenants de 1814 à nos jours. En quatorze séquences, il retrace les principaux épisodes de cette histoire prodigieuse et fait surtout revivre les acteurs d'une croisade inlassablement recommencée « pour une plus grande gloire de Dieu ».
Une multi-biographie monumentale par l'un des plus grands biographes de ce temps.
Ce livre tente de montrer que la « crise des religions », visible à travers la poussée fondamentaliste, vient d'une disjonction croissante entre religion et culture(s). Le religieux demeure pour ainsi dire isolé, sorti des cultures traditionnelles où il est né, écarté des nouvelles cultures où il est censé s'intégrer. De cette schizophrénie naissent, selon O. Roy, la plupart des phénomènes religieux « déviants » qu'on peut observer aujourd'hui.
Il en résulte une approche très neuve du phénomène religieux, avec des questions essentielles reposées par notre actualité : quel rapport entre religion et culture, religion et civilisation ? Mais d'abord : qu'est-ce qu'une culture, une civilisation ? La culture doit-elle être en opposition ou en accord avec le fait religieux ? Que fait-on de la culture de celui qu'on veut convertir ? Que devient la religion de celui qui est déraciné de sa culture d'origine ? Comment la culture mondialisée transforme-t-elle le religieux ? De nombreux exemples, pris dans l'islam et le christianisme contemporain, illustrent une réflexion qui explique la conjoncture religieuse étrange de notre temps.
Comment donner le goût du paradis ? La question peut paraître fantasque, au mieux, poétique. Elle est en fait fondamentale, et recouvre une réalité très concrète. Car le paradis n'est en rien l'ajournement de la joie ou d'un devenir meilleur. Il n'est pas le rêve d'une vision béatifique chargée de camoufler ou d'oublier une réalité sans espérance. Il n'est pas un arrière-monde. Le goût du paradis, c'est la pression de la joie, ici et maintenant. L'annonce du paradis transfigure le monde présent. Avec la violence d'un déchirement, d'une irruption : on tue le Christ parce qu'il annonce le Royaume. C'est sans doute parce que le paradis est insuffisamment prêché que le christianisme a tendance à se réduire à un moralisme. Mais réfléchir au paradis, c'est aussi récuser l'idée d'un paradis terrestre, c'est empêcher l'utopie et sa pente totalitaire : la société parfaite est produit de l'enfer, elle résulte de la volonté de temporaliser l'espérance. Devenir meilleur, trouver la joie, se fait sous la pression du paradis ; pas en tentant, tel l'ange qui veut atteindre la béatitude par ses propres forces, de réaliser le paradis sur terre. Et refuser le paradis, est-ce possible ?...
Supprimée en 1773 sous la pression de la cour d'Espagne par le pape Clément XIV, la Compagnie de Jésus renaît en 1814 dans une Europe bouleversée par la Révolution française, l'épopée napoléonienne, le triomphe des Lumières et l'émergence de la rationalité scientifique. C'est pourtant dans un climat de restauration monarchique et catholique que ressurgissent d'abord ces « revenants qui prennent longtemps la tête de la contre-révolution.
Jean Lacouture poursuit ainsi et jusqu'à nos jours le récit d'une prodigieuse aventure collective commencée au milieu du XVIe siècle et compose la « multibiographie » de ces « hommes en noir », compagnons et héritiers d'Ignace de Loyola. Si la tonalité de cette deuxième « époque » est différente ? plus grave, moins épique, plus dérangeante ?, on verra que les personnalités qu'elle met en scène sont largement à la hauteur des flamboyants pionniers des origines. Du père De Smet évangélisant les indiens d'Amérique à Pierre Teilhard de Chardin, Pedro Arrupe ou Michel de Certeau, les jésuites continuent d'incarner cette avant-garde de l'Église, cette compagnie d'élite dont les audaces marquent encore, en profondeur, toute l'histoire de notre civilisation.
Jean Lacouture, avec un talent de biographie et d'historien amplement reconnu, clôt ainsi une oeuvre-épopée dont la critique unanime et d'innombrables lecteurs ont déjà salué l'exceptionnelle réussite.
Vaincre l'insomnie, dominer le stress, retrouver confiance en soi, gagner en efficacité professionnelle : Henri Brunel, propose des exercices simples, efficaces et adaptés à tous les moments de la vie quotidienne. Promesse de liberté intérieure, guidée par une fine observation des chats, inspirée du yoga et de la méditation, cette méthode est aussi une philosophie de vie.
Premier maître tibétain à être venu en Occident, premier à avoir transmis la méditation hors du cadre bouddhiste, Chögyam Trungpa (1939-1987) présente une approche de la vie, de la spiritualité, de l'amour qui ne ressemble à aucune autre et qui est profondément géniale. Il surprend par la puissance poétique qui l'habite et par l'intelligence qu'il a de notre situation historique, qui le conduisent à proposer des chemins nouveaux et déculpabilisants.
Fabrice Midal, qui depuis vingt ans transmet son enseignement en France, propose ici un parcours dans cette oeuvre immense, afin de permettre à chacun de s'abreuver à cette source pure à même de nous combler.
Nouvelle édition avec une préface inédite.