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La Dragonne
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« On allait d'une ville à l'autre on baissait les sièges de la voiture pour dormir dedans tu demandais toujours ça ne t'ennuie pas qu'on ne soit pas à l'hôtel qu'on n'ait pas de maison et je savais que je devais répondre non quoiqu'il arrive sinon vous m'auriez maudit papa et toi vous m'auriez détesté » Un trio composé d'un père, d'une mère et de leur fils a pour seul domicile une voiture roulant vers le Nord. Destination im-probable qui voit bientôt le road-movie tourner au drame, raconté par l'enfant qui s'adresse à sa mère : le monologue du fils dès lors se fait hypnotique pour progressivement se muer, au fil de ce récit d'une rare intensité, en une incantation fervente et douloureuse.
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Trentenaire à la dérive, Berthe n'a prise sur rien : elle pointe chez Pôle Emploi, ne parvient pas à joindre les deux bouts ; elle ne vit plus avec son enfant. Elle s'accroche, voudrait simplement être heureuse. Pourtant elle va s'enfoncer dans la nuit... Âpre et tendu, ce deuxième roman d'Antoine Mouton, aux allures de constat social, dresse le portrait d'une jeune femme que l'époque et la vie n'épargnent pas.
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Dans une petite ville du Chili qui vit les dernières heures du régime de Pinochet, une boucherie de quartier est le théâtre de curieuses rencontres : des réunions secrètes s'y tiennent, des passions s'y nouent...
Un enfant aux yeux de nuit, une institutrice révolutionnaire et un boucher fort en gueule composent ainsi le trio majeur de cette fable moderne, teintée d'humour et de poésie. Mais, sous la naïveté apparente du récit, l'auteur condamne sans appel les régimes totalitaires...
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La première année de la vie d'un bébé, vue par les yeux de son père. Ce récit s'attache avec tendresse à recenser les mille détails qui chamboulent le quotidien tout en explorant, de manière plus « philosophique », les données nouvelles auxquelles est confronté un jeune père. Les lecteurs ayant goûté aux joies de la paternité savoureront sans aucun doute ce livre tout en nuances, bien loin des lieux communs ressassés d'ordinaire.
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San Diego, Californie, fin des années 2000. Dylan est un jeune type né à deux pas de la plage, qui partage son temps entre le surf et les potes. Il erre surtout de bars en maisons closes, avide de coke et de sensations fortes. Amateur de strip-tease, il se laisse griser par le parfum de barbe à papa des filles qu'il ramène chez lui pour un soir. Mais il tombe un jour sur le cadavre de l'une d'elles. À ses côtés, une mallette pleine de billets, dont il s'empare sans réfléchir. Celle-ci appartient à un caïd de la pègre, ultra violent, qui va tout faire pour la récupérer... Véritable plongée dans l'enfer des gangs, ce roman brutal prend le lecteur à la gorge pour ne plus le lâcher. Situé à mi-chemin entre polar urbain et dirty realism, il fascine également par son exotisme vénéneux, jonglant habilement avec les codes de la street culture californienne, des plus clinquants aux plus sombres : surf et tatouages, dope et gangsta rap, sea, sex & sun...
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Ce matin, monsieur bobbie quitte la grande maison pour faire sa promenade dans les rues de la ville.
La même promenade, très exactement, que tous les jours précédents. ce qu'il ne pouvait prévoir, c'est le cortège bruyant de la manifestation, cette foule joliment compacte et les slogans attrayants. intrigué, il s'approche. jusqu'à se faire happer. dès lors, tout bascule pour monsieur bobbie.
Cette courte histoire nous plonge dans l'univers du bizarre monsieur bobbie, personnage tout droit sorti d'un film de jacques tati.
Avec une grande économie de moyens, antoine choplin construit une fable drôle et désenchantée, métaphore à peine décalée de notre monde moderne et de ses chimères.
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Récit mélancolique, parfois doux-amer, « Quartier » dresse la chronique de ces friches industrielles laissées à l'abandon, qui font mourir les quartiers alentour, les commerces, les bistrots. Le ton nostalgique qu'adopte l'auteur laisse bien entendre que c'est un peu de notre enfance qui s'en va avec ces murs que l'on casse, ces rideaux métalliques que l'on tire, ces péniches rouillées qu'on laisse à quai.
Procédant par touches impressionnistes, cette prose délicate renoue avec le ton des premiers romans de l'auteur, tels « Meuse l'oubli » ou « Le Café de L'Excelsior ». L'ensemble est accompagné de 22 photographies N & B de Richard Bato, plasticien lorrain né en 1952.
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Benoît Fourchard met en scène des personnages ordinaires, aux habitudes bien réglées. Mais confrontés à des situations insolites, ceux-ci en viennent à perdre les pédales. Le livre est construit comme un roman choral : un fil ténu tisse les nouvelles entre elles, pour ne se dénouer que dans les toutes dernières pages. Le ton grinçant et l'humour, souvent très noir, mettent en évidence l'effarement de ces êtres solitaires, égarés entre rêve et réalité.
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Découvrez J'ai glissé sur le monde avec effort, le livre de Fabien Sanchez
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Je suis une femme.
Ni belle ni laide. J'ai trente ans, quarante ans, cinquante ans. Je ne me lave jamais. Je vis dans la crasse. Depuis que j'ai quatorze ans, je brûle. Le feu me ronge de l'intérieur. Alors ce feu, je le prends et je m'en sers pour nettoyer le monde. Je ne peux pas m'en empêcher, je brûle. C'est maladif. Je suis pyromane. Je ne parle pas. Mon langage à moi, c'est le feu. Et depuis que je suis gamine, j'ai tout brûlé : des papiers, des broussailles.
Des voitures, des forêts. J'ai aussi brûlé des vies humaines. Et je vais devoir payer pour ça. Je vais devoir rendre justice avec mon âme. Je m'appelle Katie Oison. Ceci est mon histoire.
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Une maison que l'on visite comme un corps, une femme qui peint une ligne blanche infinie, une autre qui observe dormir son conjoint : les récits d'Odile Massé, sans jamais se départir d'un humour (très) noir, oscillent entre prose et poésie, entre fantasmes et cauchemars. Avec drôlerie et provocation, ses fables cruelles à l'écriture lancinante invitent ainsi le lecteur à pénétrer dans un univers inquiétant.
Les encres de Julius Baltazar, ici reproduites en pleine page, orientent cet ensemble du côté du livre d'artiste.