CATHERINE DESPEUX
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Le livre de la contemplation intérieure : et autres textes taoïstes
Anonyme
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 31 Août 2022
- 9782743657222
Ces trois petits chefs-d'oeuvre présentent l'essentiel des méthodes taoïstes pour apaiser son esprit. La contemplation intérieure y est un thème majeur. Elle s'exerce sur l'esprit, sur le corps et sur les choses extérieures ou les désirs des choses. Calme et pureté sont les principales forces agissantes de cette contemplation. Écrits entre le VIIe et le XIIIe siècle, ces poèmes évoquent des méthodes de respiration entraînant des changements psychophysiologiques, des visualisations de divinités internes au corps, et la traversée de contrées lumineuses qui viennent compléter la pure contemplation de l'esprit. Grâce à la contemplation, trouver le Dao, la Voie, c'est-à-dire cet état d'indistinction originelle appelé chaos, mène à la fusion du corps et de l'esprit, et à l'accomplissement du Réel.
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Lu Yu (733-804), auteur du Classique du thé, nous y décrit un art de vivre autour de cette boisson d'un raffinement insoupçonné. Il distingue neuf éléments primordiaux : la fabrication du breuvage, la sélection de la plante, les ustensiles employés, le choix du combustible, celui de l'eau, le séchage, la réduction en poudre, la cuisson et la dégustation. Il parcourut les principales régions de production du thé en Chine pour recueillir des informations autour de cette plante et faire un classement des meilleurs plants, s'adonnant à une critique des qualités de thé qui n'a rien à envier aux oenologues dans le domaine du vin.
À l'époque de Lu Yu, poésie, peinture, musique et dégustation du thé sont déjà et le deviendront encore plus après lui, des voies de développement spirituel. Influencé par son meilleur ami Jiaoran, un célèbre poète et moine Chan/Zen et ayant été lui-même élevé dans un monastère Chan, Lu Yu nous présente aussi le thé comme une Voie vers l'éveil et participe à la diffusion de cette boisson tant appréciée des lettrés, comme le montre notamment ce vers de Wang Wei (699-761) : « Une tasse de thé ! Je revis ! » La préparation du thé selon Lu Yu était fort différente de la mode actuelle par infusion des feuilles. Elle est décrite avec nombre d'images très poétiques qui font référence à des animaux ou des plantes et montrent le grand sens d'observation du monde végétal de Lu Yu. Ce texte a exercé une influence considérable, non seulement en Chine même, mais aussi au Japon et en Corée. -
Depuis toujours l'homme n'a eu de cesse de chercher un remède au vieillissement du corps et de l'esprit - et c'est d'autant plus vrai aujourd'hui, où nos vies sont si bousculées. Dans ce texte traduit et présenté par la sinologue Catherine Despeux, Maître Nan Huaijin (1918-2012), penseur et grand défenseur de la culture lettrée, nous invite à chercher le calme de l'esprit grâce à la méditation issue des traditions chinoises. La quiétude qu'apporte cette pratique se manifeste par un bon équilibre du corps et de l'esprit, et a des effets insoupçonnés sur la santé. Elle peut même, selon lui, conduire à la guérison autant si ce n'est plus que les traitements habituels.Le maître décrit précisément les diverses postures possibles de méditation, et en expose les effets physiologiques selon la vision chinoise du corps telle qu'elle est présentée dans les textes classiques. Conséquences naturelles de l'apaisement intérieur, sans pour autant en être l'objectif premier, santé et longévité sont des résultats indéniables de cette démarche spirituelle.
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La passe sans porte ; les énigmes des grands maîtres zen
Huikai Wumen
- Points
- Points Sagesses
- 2 Mai 2014
- 9782757834688
Passe-sans-porte, Wumen guan en chinois, est à la fois le titre de l'ouvrage et le surnom de son auteur, un maître zen chinois du XIIIe siècle, qui recueillit dans ce texte majeur de la littérature zen 48 koans des maîtres les plus appréciés du bouddhisme. Les koans sont de courts enseignements constitués d'anecdotes ou de dialogues édifiants entre maître et disciple, que le candidat à l'éveil prend comme support dans son cheminement. Brefs et incisifs, provocateurs et déstabilisants, souvent paradoxaux et ironiques, ils ont pour but de faire disparaître tout point d'appui, de déloger le disciple des habitudes duelles de la pensée afin qu'il accède à la compréhension de la véritable nature des choses : la vacuité, c'est-à-dire l'absence de caractéristiques qu'elles quelles soient.
Parmi les recueils chinois et japonais de koans, la Passe-sans-porte, par son choix et sa sobriété, est sans nul doute le plus beau. Il est riche en allusions aux principales notions du bouddhisme, et empreint de la richesse culturelle et poétique des maîtres de jadis. Depuis près de sept siècles, dans nombre de monastères zen au Japon, il sert de support pour les moines qui, lors de leurs pratiques méditatives et dans leur vie quotidienne, se concentrent sur un koan et ne le lâchent pas jusqu'à l'avoir résolu, c'est-à-dire jusqu'à leur éveil.
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Traité d'alchimie et de physiologie taoïste ; weisheng shenglixue mingzhi
Zhao Bichen
- Les deux oceans
- 26 Janvier 2017
- 9782866812010
Zhao Bichen (1860-1942) fut un maître du courant taoïste des Mille Pics (Qianfeng pai) aux multiples talents. Il fut aussi considéré comme un maître du bouddhisme Chan grâce à l'enseignement qu'il reçut de son maître Liaokong. Il fut expert en arts martiaux internes et maître de l'alchimie taoïste. C'est à la fin du XIXe siècle que Zhao Bichen a rédigé le Traité d'alchimie et de physiologie taoïste ici traduit qui expose de façon claire des techniques gymniques et des méditations taoïstes exprimées d'ordinaire dans les écrits classiques en symboles alchimiques souvent difficiles à déchiffrer. Les méthodes décrites dans cet ouvrage sont destinées à transformer le corps et l'esprit par une culture de soi qui implique une bonne hygiène de vie, notamment en ce qui concerne la nourriture, la sexualité et le sommeil. Elles concourent non seulement au maintien d'une bonne santé, mais aussi à l'installation durable dans sa vie d'une douce harmonie, accompagnée de joie et de luminosité. Il s'agit, disent les taoïstes, d'harmoniser la réalité quotidienne et le divin, d'être à l'écoute du ciel afin d'assurer un cours paisible à son destin.
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Le Sûtra du coeur est un condensé des principales notions du bouddhisme, depuis les quatre nobles vérités qui fondent cette doctrine, jusqu'à la théorie des cinq agrégats constituant le moi, la chaîne conditionnée de coproduction dépendante, la constitution du monde à travers les organes des sens ; l'exposé de ces notions souligne l'importance de la sapience ou prajña comme élément essentiel pour réaliser l'identité de la vacuité et des phénomènes.
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Les entretiens de Mazu ; maître Chan du VIIIe siècle
Mazu
- Les deux oceans
- 7 Juillet 2017
- 9782866812089
Mazu (709-788), est l'un des plus grands maitres de la dynastie des Tang. Le Chan, qui apparaît en Chine vers la fin du Ve siècle, fut l'une des écoles bouddhiques les plus prospères sous la dynastie des Tang, et l'une des rares qui survécut à la grande proscription de 845 contre le bouddhisme. L'on attribue son introduction en Chine à Bodhidharma, moine indien ou perse selon certaines sources, qui serait arrivé dans le sud de la Chine au début du VIe siècle, puis se serait installé plus tard au temple Shaolin (Henan), premier centre de l'école bouddhique du Chan. Son enseignement simple et efficace consiste à mettre à profit toute occasion afin de faire percevoir au disciple qu'il n'y a rien à chercher, ni au dehors ni au-dedans, mais seulement percevoir l'utilisation merveilleuse du Coeur. Pour ce faire Mazu utilisa toutes sortes de moyens adaptés à chaque disciple.
L'un des traits les plus importants de l'enseignement de Mazu est sans doute l'accent mis sur la relation entre vie contemplative et vie quotidienne.