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Littérature
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Florilège de poèmes écrits à la fin des années 1980, De la neige dans un bol en argent témoigne des angoisses et des espoirs de la société taïwanaise qui émerge à peine d'une rude période de répression politique. Naviguant allégrement entre poèmes symbolistes, postmodernes, surréalistes et même visuels, Lin Yao-teh surprend en permanence les lecteurs, puisant tantôt dans la poésie classique chinoise, tantôt dans le récit de voyage, tantôt encore dans la mythologie nordique ou la science-fiction.
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La novella "Ton temps hors d'atteinte" offre à la lecture une surprenante histoire d'amour, envisagée sur une temporalité longue - celle d'une vie, de l'enfance jusqu'à l'âge adulte. Écrite de façon originale par un "moi" (la narratrice) s'adressant à un "tu" (l'être aimé), elle raconte l'histoire de deux êtres aussi différents entre eux qu'ils le sont de ceux qui les entourent, en jouant en permanence sur le contraste et le décalage, concepts brillamment incarnés dans la narration des temps différents auxquels appartiennent les deux protagonistes. S'achevant dans une sorte de road trip tragique à la "Bonnie and Clyde", la novella se dévoile patiemment et subtilement, alternant entre les différents souvenirs de la protagoniste. L'élément science-fictionnel de la novella ne se révèle réellement que dans la dernière partie du texte, évoquant d'autres oeuvres de Xia Jia : une innovation subtile, peu spectaculaire mais qui suggère la possibilité d'une technologie imaginative au service de l'humain plutôt que comme fondamentalement destructrice et menaçante. C'est dans cette combinaison de la romance et de la science-fiction, toutes deux délicatement amenées, que se trouve sans doute la réussite du texte. Comme Xia Jia le mentionne d'ailleurs elle-même dans son recueil de nouvelles éponyme : "Les plus beaux récits de science-fiction ne sont pas si différents que l'histoire d'un premier amour."
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Il s'agit d'un recueil regroupant dix nouvelles (dont la première donne son titre au livre) qui ont un fil directeur : l'évocation d'un magicien installé sur la passerelle reliant le bâtiment « Amour » (Aï) et le bâtiment « Confiance » (Hsin) du grand marché de Taipei, la capitale de Taiwan. Autour de ce magicien, tout un monde s'active dans des petits métiers car « on vendait toutes sortes de choses sur la passerelle : des glaces, des vêtements d'enfants, des petits pains au sésame, des sous-vêtements Wacoal, des poissons rouges, des tortues et des trionyx... ».
Le narrateur, enfant, tient un petit stand de semelles à côté et il est fasciné par le personnage du magicien et par ses tours, dont certains vont au-delà de la mystification habile du prestidigitateur pour atteindre à une sorte de mystérieux contact avec un monde parallèle. Hanté par ce personnage, le narrateur recherche tous ceux qui ont pu, à un moment ou à un autre, avoir des contacts avec lui afin de recueillir leurs témoignages. Et c'est le point de départ d'une suite de récits drôles, mélancoliques, et même parfois poignants, où le marché perd sa signification marchande et idéologique pour devenir le règne de l'aventure et du fantastique et où s'incarnent aussi les rêves et les angoisses d'une époque.
« L'omniprésence du marché, dont il s'amuse à distordre la mémoire, dans l'oeuvre de Wu Ming-yi, fait bien évidemment songer à la récurrence des lieuxmondes dans les oeuvres des écrivains faulkneriens, à l'instar du Macondo de Gabriel García Márquez ou du Gaomi de l'écrivain chinois Mo Yan. » (extrait de la postface de Gwennaël Gaffric)
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Sur l'île de Wayo-Wayo, lorsque vient le temps de leur quatrevingtième pleine lune, les fi ls cadets sont condamnés à partir en mer pour un voyage dont ils ne reviennent pas. C'est le destin du jeune Atihei. Alice, professeure de lettres, est anéantie par la disparition en montagne de son fi ls et de son mari et songe au suicide dans sa maison au bord de l'océan, sur la côte est de Taiwan. Ces deux êtres prêts à mourir ne peuvent alors imaginer qu'un gigantesque vortex de déchets amoncelés depuis des décennies dans le Pacifi que viendra à jamais bouleverser leur vie. Ce tourbillon qui les dépasse arrachera Alice, Atihei et une galerie d'autres personnages aux méandres de leur solitude.
Wu Ming-yi échafaude un monde où s'entremêlent réalisme magique et fable fantastique, questionnant notre rapport à la nature et à l'autre.
Traduit du chinois (Taiwan) par Gwennaël Gaffric -
Le recueil Salsa est un parfait exemple de la manière dont Hsia Yu entreprend de distordre et d'enrichir la langue.
Salsa est sans doute le recueil de poèmes le plus personnel et le plus puissant de Hsia Yu. Outre la dimension autobiographique de celui-ci, le recueil condense tout ce qui fait l'art poétique de Hsia Yu :
Musicalité, jeux de langues, réflexions lyriques sur l'écoulement du temps, ou ironie sur les clichés des relations entre les sexes... Le voyage et le vagabondage sont aussi au coeur d'une grande partie des poèmes.
Cependant, Hsia Yu ne verse jamais dans l'exotisme ou la nostalgie. Au contraire, les contrées qui défilent dans les vers de ses poèmes sont autant de lieux d'entredeux, à la fois étrangers et familiers.