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La Cinquieme Couche
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Astro boy, le petit robot est un shonen manga d'Osamu Tezuka, publié entre 1952 et 1968. Cette série de science-fiction se déroule dans un monde futuriste où robots et humains coexistent. Elle est basée sur les aventures d'Astro Boy (souvent nommé simplement Astro), un puissant robot créé par le chef du Ministère de la Science, Dr Tenma, pour remplacer son fils Tobio, mort dans un accident. Dr Tenma construit Astro à l'identique de Tobio et l'élève comme il l'aurait fait de son propre fils.
Il réalise bientôt que le robot ne peut combler le vide laissé par son fils, Astro ne pouvant exprimer les traits de caractère ni vieillir comme le fait tout humain. Refaire, à un détail près, un livre à l'identique, dans le respect de la charte d'Essaim, pour en modifier, corriger ou raviver la réception et la signification, n'est pas sans évoquer la nouvelle de Borges, "Pierre Ménard, auteur du Quichott"e, qui décrit la vie et l'oeuvre de l'écrivain imaginaire Pierre Ménard.
Il y détaille son invraisemblable projet : réécrire, pour l'actualiser, le premier livre du Quichotte. Au bout d'une vie d'effort, parvenant à cette nouvelle forme contemporaine et parfaite, il a reproduit l'oeuvre de Cervantès à l'identique, dans l'espagnol archaïque du XVe siècle. Borges justifie ce travail et démontre que le résultat de Ménard est supérieur à l'original : si Cervantès écrivit banalement dans l'espagnol de son temps, Ménard s'est livré à une création linguistique analogue à celle de ces romans historiques du XIXe, qui présentent deux passages identiques que le contexte de leur écriture rend pourtant opposés.
La collection Essaim rassemble des créations issues de détournements, respectant strictement une charte exigeant qu'une modification, une seule, soit opérée sur l'ensemble d'une oeuvre qui en modifie, corrige ou ravive la réception et la signification. La subversion décrite par Karl Marx, par laquelle Marchandise>Argent>Marchandise est devenu A>M>A', permettant l'accumulation de capital par l'exploitation de la valeur travail, puis simplement A>A', trouve ici son expression artistique contemporaine : M>A>A'>A''...
, ad libitum, ou encore A>A>A'>A''... où le premier A est celui d'Astro Boy.
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Si les lecteurs francophones connaissent bien, désormais, le manga japonais, ils découvrent à peine le pire de ce qui se fait en matière de manhwa, la bande dessinée coréenne, une production paradoxalement généralement destinée aux jeunes filles (le sunjeong manhwa) ou imitant le manga japonais.
Véritable phénomène culturel et commercial, le manhwa peine pourtant à se développer en dehors des sentiers rebattus du manga. Cependant, des formes plus radicales et des propos d'auteurs véritablement contemporains émergent des dizaines d'écoles de bande dessinée de Séoul. Un éditeur a eu le courage de les éditer : Saï Comics de Kim Dae-Joong. La Cinquième Couche a choisi de traduire dix d'entre eux. Pour de meilleurs lendemains rassemble la crème de la bande dessinée coréenne contemporaine. Ces dix auteurs à la narration et au graphisme puissants font partie, pour la plupart, du collectif Anazo, issu de la section animation de la Korean National University of Arts. Ils explorent chacun à leur façon leur univers intime ou quotidien, avec des moyens graphiques toujours renouvelés.