Lustiger "cardinal, juif et fils d'immigre"

«Je suis cardinal, juif et fils d'immigrés.» Tel se présente Aaron Jean-Marie Lustiger. Il a fallu qu'il devienne archevêque de Paris pour que la France, l'Europe et le monde le découvrent. Atypique, insaisissable, sensible, pudique, impulsif, enthousiaste, ce prélat aux allures et au langage de titi parisien ne peut que déranger. On l'aime ou on le déteste. Fils d'un commerçant juif et d'une mère morte à Auschwitz, il est fortement marqué par le génocide. On comprend que, pour lui, le monde soit tragique. Converti à quatorze ans, alors qu'il a trouvé refuge à Orléans pendant la guerre, il est ordonné prêtre après des études à la Sorbonne et au séminaire des Carmes. Alors qu'il est curé de Sainte-Jeanne-de-Chantal à Paris, Jean-Paul II nomme cet intellectuel, féru de philosophie, évêque d'Orléans. Puis, à la stupéfaction générale, en 1981, il devient archevêque de Paris où il succède à ce fils de paysan du Rouergue qu'était le cardinal Marty. A la charnière de l'Ancien et du Nouveau Testament, juif et chrétien, cet homme paradoxal intrigue et surprend. Laïque de tempérament, il est surtout un mystique qui vit l'expérience de Dieu. C'est ce parcours inédit, exceptionnel, fait d'ombres et de lumières, que raconte Robert Serrou. Pour écrire cette biographie captivante, Robert Serrou a enquêté pendant trois ans en France et à l'étranger. Il s'est naturellement entretenu plusieurs fois avec le cardinal qu'il connaît depuis longtemps, tout en conservant une totale liberté de ton et d'appréciation.
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